Le nombre d'avortements pratiqués par des adolescentes en Guadeloupe est en augmentation

.
Le nombre d’avortement est au plus haut en France depuis trois décennies. En Outremer, si cette tendace à la hausse est similaire, en Guadeloupe, où il atteignait des sommets ces dernières années, il est en baisse. Pour autant, c'est le nombre d'avortements pratiqués par des adolescentes qui est à souligner puisqu'il continue d'augmenter.

Après deux années de baisse exceptionnelle liée à l'épidémie de Covid-19, le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) a augmenté en 2022, atteignant son plus haut niveau depuis 1990, selon une étude de la Drees publiée mercredi.

234 300 interruptions volontaires de grossesse ont été enregistrées l’année dernière. Il s’agit essentiellement d’IVG médicamenteuses qui représentent  8 interventions sur 10.

Le taux de recours à l'IVG dépasse le niveau de 2019 -qui était à l'époque le plus élevé depuis 1990- avec 16,2 IVG pour 1.000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2021 contre 15,0 pour 1.000 en 2020 et 15,7 pour 1.000 en 2019.

L'allongement de deux semaines (de 12 à 14) du délai légal de recours, prévu dans la loi de mars 2022, "ne suffit pas à expliquer cette augmentation", relève la Drees, les IVG les plus tardives représentant "moins d'un cinquième du surplus observé par rapport à l'année 2021".

C'est parmi les femmes âgées de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes, avec un taux de recours de 26,9 IVG pour 1.000 femmes entre 20 et 24 ans (+ 2,6 points par rapport à 2021) et 28,6 IVG pour 1.000 entre 25 et 29 ans (+2,2 points).

.

Entre 2021 et 2022, "les taux de recours augmentent pour toutes les femmes majeures avec une hausse plus marquée chez les 20-29 ans", note la Drees.

Les adolescentes avortent beaucoup plus en Guadeloupe

Dans les Collectivités d'Outre-Mer, le nombre d’IVG a également augmenté. A l'exception de la Guadeloupe où il baisse légèrement.
En 2022, le taux de femmes ayant eu recours à l’IVG est de 40,6 IVG ‰ pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans. ( Soit 258 en moins par rapport à 2021).

A l’inverse, chez les jeunes filles, le taux de recours à l’IVG augmente significativement, passant de 10.5 pour 1 000 à 18.6 pour 1 000 adolescentes.  

 Comparaison avec 2010 :

Les chiffres de 2010

A notez que depuis 2020, les femmes peuvent pratiquer l’IVG médicamenteuse jusqu’à 9 semaines contre 7 auparavant. Depuis 2021, les femmes n’ont plus à avancer les frais des examens et intervention.  Elles peuvent demander l'anonymat et réaliser tout le processus par téléconsultation, en prenant les médicaments à domicile. 

.