Les visages sont détendus, ce samedi 1er avril 2023, à la signature de la convention canne par les planteurs, l'État, la Région et le Département. Ces griffes viennent boucler cinq mois d'âpres négociations durant lesquels se jouait l'avenir du secteur canne.
L'intervention des acteurs publics permet à la rémunération des planteurs de faire un bond. Pour les six prochaines campagnes sucrières, leur recette passe de 84 euros à 109 euros voire 113 euros pour une richesse à 9%. Pour Marie-Galante, elle passe de 71 à 99 euros soit une augmentation de 39% par rapport à la période précédente. La Région, estime que même si cet engagement ne fait pas partie de ses prérogatives directes, il permet au moins de soutenir un secteur encore fondamental dans l'économie locale.
C'est la première fois que la Région signe avec les planteurs. Avec Marie-Galante, sur les six ans de la convention, c'est plus de 12 millions d'euros que nous investissons et je pense que dans l'avenir nous améliorerons notre participation en fonction de nos recettes. Une chose est sûre, nous agissons ainsi pour l'intérêt de la canne et du sucre de Guadeloupe.
Ary Chalus - Président de la Région Guadeloupe
Même sentiment pour le Département, lui aussi, signataire pour la première fois de ce type de convention.
Nous avons mis en place un certain nombre de dispositifs pour accompagner les agriculteurs et les usiniers. Je me réjouis de cette augmentation de plus de 30%
Guy Losbar - Président du Département
Malgré tout, les dispositions de la convention ne font pas l'unanimité. La FDSEA par la voix de son représentant Alexandre Mausse a laissé entendre que le compte n'y était pas.
Sécuriser la trésorerie des planteurs
En revanche, Rosan Mounien, représentant de l'UPG, s'est félicité de cette convention qui représente un début encourageant et marque, de plus, un tournant dans la rémunération des planteurs. Elle a l'avantage de relâcher un peu les tensions de trésorerie que vivent les planteurs à l'entrée de chaque campagne.
Dans cette convention, il ne s'agit pas simplement d'augmenter le prix de la tonne de canne, mais également de rendre opérationnels et efficaces tous les dispositifs d'aide en simplifiant les modalités et les délais de paiement afin que les planteurs puissent bénéficier d'un revenu.
Très concrètement, sur l'aide à la garantie de prix, qui auparavant était versée par quinzaine avec des délais de paiements qui pouvaient traîner jusqu'à la fin de la campagne, les planteurs recevront désormais 60% de son montant dès le démarrage de la campagne et le solde sera versé le 30 septembre au plus tard.
Cet appel d'air dans la trésorerie devrait permettre de relancer la production cette année. Seule ombre au tableau pour Rosan Mounien, la participation à l'augmentation du prix de la tonne des usiniers jugée "pas satisfaisante" pour le représentant de l'UPG.
En réalité, ce qui se jouait lors de ces négociations, c'était la révision du mode de calcul du prix de la tonne de canne, fixé pour la dernière fois en avril 1975 qui indexe le revenu des planteurs sur la richesse de la canne en saccharose.
La date de démarrage de la récolte des quelque 460 000 T attendues sera fixée dans les prochains jours par le Comité de liaison.