Rien n'est encore joué en la matière. Les experts ont en effet remis la semaine dernière leur rapport au gouvernement à qui il appartiendra de juger s'il y a lieu d'augmenter le nombre d'heure de mathématiques dans le cursus des lycéens. Pour sa part, le comité d’experts préconise de prolonger l’enseignement scientifique par 1 heure 30 ou 2 heures de maths par semaine.
Voir : Rapport sur la place des mathématiques dans la voie générale au lycée
En effet, selon le comité, l’enseignement des mathématiques n'étant plus qu'au rang des matières optionnelles à partir de la classe de première, il s'est trouvé particulièrement affaibli. Il est donc aussi urgent que nécessaire de faire entrer cette matière dans le tronc commun afin de rehausser le niveau des élèves et leur redonner goût à ce savoir important pour leur culture globale.
On se souvient qu'à la rentrée 2019, la réforme a instauré un système à la carte composé d’un tronc commun et d’options. Un tronc commun dans lequel les mathématiques ne sont plus qu'une composante d’un « enseignement scientifique » généraliste ; et globalement, les mathématiques ne sont désormais que l’un des « enseignements de spécialité » optionnels
En février dernier, les grandes écoles s'étaient exprimées sur le sujet en regrettant cette baisse effective des enseignements scientifiques et singulièrement des mathématiques dans le cursus des lycées.
Pourtant, si 37 % des élèves de terminale continuent de prendre les mathématiques en « spécialité » lourde de six heures par semaine, et bien que la combinaison maths et physique-chimie reste la plus fréquemment choisie, la proportion d’élèves suivant un enseignement de mathématiques en terminale est malgré tout passée de 90 % à 59 %. Et les experts notent aussi que le nombre de fille qui choisissent les mathématiques en enseignement lourd, n'a de cesse de se réduire depuis le lancement de la réforme.
Pour autant, la proximité avec les prochaines échéances électorales fait craindre une prise en compte biaisée du dossier. Si le ministre de l'Education nationale, porteur de la réforme, s'est dit prêt le mois dernier à réexaminer sa copie, ses interlocuteurs syndicaux et même les services ad hoc de son ministère préfèrent ne rien en dire. Il y a donc de faibles chances que ces recommandations et préconisations soient intégrées dans le cursus des lycéens pour la prochaine rentrée scolaire.