Difficile d’imaginer que 70% des Guadeloupéens, d’Afro, d’Indo descendants, issus d’une histoire tourmentée adhèrent aux idées d’extrême-droite, fussent-elles édulcorées.
La vitrine a certes changé mais l’arrière-boutique est la même, avec pour fond de commerce, conservatisme, xénophobie, rejet de l’autre et impossible de croire que les Guadeloupéens n’aient pas vu, qu’ils aient oublié le sombre passé…
Ce qui s’est donc probablement exprimé hier (dimanche 24 avril) serait plutôt une profonde colère, presqu’une haine refoulée depuis certainement des décennies doublée d’un sentiment d’abandon.
Elle avait déjà été verbalisée à maintes reprises mais sans résultat probant…
Colère en 2009 contre la vie chère et l’injustice du partage des richesses...
Colère contre les détournements de fonds massifs de l’eau qui ont conduit à la pénurie...
Colère contre le scandale du chlordécone qui risque de rester à jamais impuni alors que des populations se meurent...
Colère des antivax face à un traitement qu’ils n’ont pas compris où, toutes les formes de confusions, sociales, historiques, politiques, se sont mêlées...
Colère des soignants suspendus...
Enfin colère ou plutôt désaveu de la classe politique locale trop invisible sur les grandes questions sociétales depuis trop longtemps…
Désormais, va se jouer le 3e tour de la présidentielle, les élections législatives, ces résultats permettront de savoir s’il ne s’agissait là que d’une alerte, d’un cri du coeur ou si la Guadeloupe a réellement basculé dans une autre ère…