Les autorités publiques et territoriales ont joué carte sur table, ce mercredi, concernant le dossier de l'eau. Les chiffres-clés ont été présentés, lors d'une visio-conférence, en direct sur Facebook. Une restitution récapitulée dans un document que Guadeloupe la 1ère met à votre disposition.
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Une restitution tout public
Alors que la question de l’eau demeure la préoccupation numéro 1 des Guadeloupéens, selon un "baromètre politique" publié par l'institut de sondage Qualistat, en novembre 2020, un rendez-vous d'importance s'est tenu, cet après-midi, à la préfecture, à Basse-Terre : la restitution des chiffres clés de l'eau et de l'assainissement, en Guadeloupe, enregistrés en 2020.Cette réunion, organisée en visio-conférence, était retransmise, en direct, sur le compte Facebook de la préfecture. Les près de deux heures d'échanges restent disponibles, sur le réseau social... mais aussi ici !
L'initiative visait à donner des informations, au grand public, sur la ressource, sa production et son utilisation.
Le fait est que les attentes de la population sont grandes, car le dossier de l'eau est synonyme de défaillance, sur l'ensemble du territoire.
Les usagers réclament de la transparence et de l'efficacité, aux pouvoirs publics et politiques.
Quels principaux enseignements ?
Les chiffres décryptés sont relativement anciens, puisqu’ils datent principalement de 2018. Or on sait à quel point, dans le dossier de l'eau, la situation peut vite s’aggraver d'une part (casse des équipements, pollution de la ressource, absence de raccordement au réseau d'assainissement...), mais aussi évoluer par ailleurs (portions du réseau réparées, inauguration d'infrastructures...).Les récents changements, comme les créations et rénovations d'usines de production d'eau potable, ultérieures à 2018, sont tout de même mentionnés : comme l'usine de Perrin (Les Abymes) inaugurée en juin 2019, ou encore l'usine de Deshauteurs (Sainte-Anne) équipée de nouvelles pompes en 2020.
Parmi les sujets qui intéressent les usagers, il y a le coût de l'eau "potable" : 3,20 euros mètre cube, en moyenne, en Guadeloupe, contre 2,05 euro, dans l'Hexagone.
L'assainissement des eaux usées est calamiteux, dans l'archipel. Seules deux stations d'épuration de grande capacité, sur huit, sont opérationnelles. Sur neuf stations de moyenne capacité, six sont en panne et huit font l'objet de poursuites par la police administrative.
Moins de la moitié de la population est raccordée.
On imagine l'impact de ces mètres cubes d'eau sale qui se déversent dans la nature ; impact sur l'environnement, tant sur la flore, la faune, l'humain et que sur l'eau elle-même.
Il est dit que 91% de la production d'eau respectent les normes de qualité. A l'inverse, on comprend que près de 10% de l'eau de consommation distribuée en Guadeloupe est empoisonnée ou de mauvaise qualité bactériologique ; un taux très conséquent.
Deux usines de production d'eau potable du Sud-Basse-Terre délivrent ponctuellement de l'eau contaminée par la molécule chlordécone...
Pour ce qui concerne la quantité, sur les 78,3 millions de mètres cubes d'eau prélevés (principalement en Basse-Terre, à hauteur de 91%), seuls 39% sont arrivés aux robinets, en 2018. Les 61% restants sont des "pertes physiques". De quoi avoir une idée précise de l'état des canalisations et du gaspillage.
La principale source d'eau potable, en Guadeloupe, est la commune de Petit-Bourg. Viennent ensuite Capesterre-Belle-Eau, Goyave et Saint-Claude.
Bien sûr, il est rappelé que le bon fonctionnement des services d'eau et d'assainissement de la Guadeloupe dépend de leur financement. Or les taux d'impayés de factures sont très élevés, dans l'archipel, d'une année à l'autre : il était de 33% en 2018 (hors Capesterre-Belle-Eau et les Saintes). Il ne dépasse pas les 2%, en France hexagonale.
Afin de répondre aux besoins de la population, de grands plans opérationnels d'investissement ont été mis en place, depuis 2014.
48% concernent des opérations de sécurisation de la production et 52% l'adduction et la distribution.Au total, 68 opérations ont été identifiées, pour un montant global de 93,7 millions d'euros (HT), parmi lesquelles 12 opérations prioritaires.
Pour aller plus loin
Bien entendu, nous vous communiquons le dossier complet, fruit d'une collaboration des services de l'Etat (Observatoire de l'eau de la Guadeloupe, Office de l'eau, DEAL, ARS et préfecture), avec le Conseil régional, le Conseil départemental et les différents opérateurs du territoire :Eau et assainissement en Guadeloupe - les chiffres clés - 02/11/2020
Une synthèse existe aussi, pour ceux qui préfèrent la version courte :