"Des assignations ont été délivrées aux personnels intéressés" et "une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui" a été déposée, a indiqué dans un communiqué la structure hospitalière de Pointe-à-Pitre/Abymes, en proie à un vif conflit social depuis plusieurs jours, et qui a dénoncé "une prise en otage (...) inqualifiable".
Un piquet de grève avec blocage devant le pôle logistique de l'hôpital, qui regroupe notamment la cuisine, la blanchisserie et le magasin, avait été évacué lundi 8 novembre par les forces de l'ordre.
A l'intérieur de la structure, c'est désormais le directeur du site qui réceptionne des colis, avec une cheffe de service, a constaté une journaliste de l'AFP. Lundi, ce sont eux qui ont chargé le camion avec les plateaux repas, finalement livrés "tardivement", selon le CHU.
30 suspensions parmi les agents du pôle logistique
Mardi, sur le piquet débloqué, plusieurs grévistes parmi la trentaine présents ont expliqué être eux-mêmes "affamés par le directeur du CHU qui a choisi d'appliquer la loi sur l'obligation vaccinale".
Tous affirment ne pas entraver l'activité du pôle, où des camions entrent et sortent sporadiquement, "sauf qu'il n'y a pas d'agent", a expliqué Annie Caille, déléguée syndicale CGT et employée des cuisines.
Selon des sources concordantes, environ 30 suspensions ont été prononcées sur une centaine d'agents du pôle logistique. D'autres agents sont en congés, en arrêt maladie ou grévistes, "solidaires des camarades", selon les tenants du piquet de grève.
A propos de l'obligation vaccinale, "nous ne sommes pas en contact avec les patients, nous ne voyons pas pourquoi elle s'applique pour nous", a fait valoir le délégué syndical du pôle, Tony Saint-Charles, affilié à la branche santé de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe, qui promet de "lancer des procédures" devant les juridictions administratives.
"Le directeur refuse de discuter avec nous de nos droits : durant la suspension, qu'advient-il de nos congés ?", a interrogé Annie Caille, qui a dénoncé un manque de matériel, des conditions de travail difficiles et une non-prise en compte des heures supplémentaires.
"Taux d'absentéisme massif"
La semaine dernière, la direction du CHU de la Guadeloupe avait dénoncé un "taux d'absentéisme massif" parmi ses personnels, en soupçonnant "des arrêts de complaisance" et la conduisant à envisager de "saisir le Conseil de l'ordre des médecins".
D'après l'hôpital, 81% de ses personnels sont vaccinés contre le Covid-19.