Les Etats-Unis appellent à soutenir une mission sécuritaire en Haïti

Patrouille de policiers à bord d'un fourgon blindé, à Port-au-Prince, Haïti, le 26 janvier 2024
Washington a appelé samedi la communauté internationale à appuyer la mission soutenue par l'ONU en Haïti pour tenter d'y endiguer la violence des gangs, mission mise en doute depuis qu'un tribunal de Nairobi a bloqué une décision kényane visant à y envoyer un millier de policiers.

"L'engagement des Etats-Unis envers le peuple haïtien reste inébranlable", a fait savoir le porte-parole du département d'Etat américain Matthew Miller dans un communiqué.
"Nous réaffirmons notre soutien aux efforts internationaux en cours visant à déployer une mission de soutien sécuritaire multinationale à destination de Haïti (...) et renouvelons nos appels auprès de la communauté internationale à fournir urgemment un soutien à cette mission", a-t-il ajouté.

La violence des gangs en Haïti a fait près de 5 000 morts, dont plus de 2 700 civils, en 2023, selon un rapport mardi du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Face aux appels de plus en plus pressants du gouvernement de l'Etat caribéen et de l'ONU, le Kenya avait accepté de mener cette force multinationale, espérée "au cours du premier trimestre 2024", selon la représentante spéciale adjointe de l'ONU en Haïti. 

L'ONU avait donné le feu vert en octobre à cette force, également soutenue par les Etats-Unis. 

Nairobi avait déclaré être prêt à envoyer en Haïti jusqu'à 1.000 policiers dans ce cadre mais vendredi, la Haute Cour de Nairobi a bloqué cette décision gouvernementale, la jugeant "inconstitutionnelle, illégale et invalide".

Le gouvernement kényan a annoncé qu'il allait "contester immédiatement" le verdict du tribunal.

"Il est urgent que la communauté internationale réponde aux niveaux sans précédents de violence des gangs et des forces déstabilisatrices qui s'en prennent au peuple haïtien", a déclaré Matthew Miller.

L'assassinat du président Jovenel Moïse en 2021 a plongé Haïti encore davantage dans le chaos, alors que le pays était déjà en proie à la violence des gangs. Ces derniers contrôlent désormais 80% de la capitale Port-au-Prince, et le nombre de crimes graves atteint des records, selon la représentante de l'ONU dans le pays.