Les marins-pêcheurs saintois votent pour la fermeture de la pêche au lambi pour 2 années supplémentaires

Après l'annonce du comité régional des pêches de la réouverture de la pêche au lambi, le 1er octobre, les marins-pêcheurs saintois souhaitent eux, créer un sanctuaire pour l'espèce. Ils espèrent inverser la tendance, sinon, interdire la pêche du mollusque dans leurs eaux.

Réunis ce jeudi soir dans leur local à Terre-de-Haut, les marins-pêcheurs des Saintes ont massivement voté en faveur d'une fermeture de la pêche au lambi sur les deux prochaines années. 

La priorité : protéger l'espèce

Sur les 27 pêcheurs présents, 26 ont voté pour, un seul s'est abstenu. Ils souhaitent donc inverser la décision prise le 8 septembre dernier par le comité régional des pêches. Une décision qui prévoit une réouverture dès le 1er octobre, jusqu'au 31 janvier, à l'échelle de toute la Guadeloupe. 

A défaut d'obtenir satisfaction, ils sont prêts à ce que l'interdiction ne vaille que pour les zones de pêche dans et autour de l'archipel des Saintes. 

Un courrier en ce sens est parti ce 23 septembre, au comité régional des pêches et à la direction de la Mer. Pour Rémy Cassin, le président de l'association des marins-pêcheurs saintois, le message est clair. Il faut avant tout préserver l'espèce pour que nos enfants et nos petits-enfants connaissent, un jour, le lambi. Une espèce aujourd'hui largement surexploitée dans toute la Caraïbe. 

 

La réglementation

Dans l'archipel, la pêche au lambi est généralement ouverte du 1er octobre au 31 décembre, jusqu’à 25 m de fond. Du 31 décembre au 31 janvier, cette pêche n’est autorisée qu’au-delà de 25 m de fond.

Elle est exclusivement réservée aux pêcheurs professionnels régulièrement déclarés auprès de la direction de la Mer. 
L’arrêté N°2002/1249, portant réglementation de l’exercice de la pêche maritime côtière dans les eaux de la Guadeloupe, en son article 16, interdit toute capture, colportage ou vente de lambis ne possédant pas le pavillon formé et n’ayant pas un poids en chair nettoyée de 250 grammes au minimum par individu.

Tout restaurateur ou mareyeur ainsi que tous les professionnels de la filière, doivent être en mesure de présenter aux consommateurs des étiquettes réglementaires et de fournir aux contrôleurs tous les documents participant à la traçabilité du produit. Pour rappel, les lambis doivent être enlevés de leur coquille, par les pêcheurs, devant le client.
La pêche illégale du lambi ou la détention illégale du coquillage exposent les contrevenants à des amendes administratives et des sanctions pénales qui peuvent aller jusqu’à 22 500 € et six mois d’emprisonnement.