Il n'y a pas eu, comme habituellement, une audience solennelle de rentrée judiciaire, compte tenu du contexte sanitaire, en Guadeloupe.
En lieu et place de ce rendez-vous annuel, une conférence de presse s'est tenue, vendredi 21 janvier 2022, à la Cour d'appel de Basse-Terre. L'occasion, pour les magistrats qui oeuvrent sur place, de dresser le bilan de l'activité de l'année 2021.
Mais ils ont aussi tenu à évoquer le malaise grandissant, au sein de l'institution, qui souffre d'un manque de moyens humains et matériels important.
Philippe Cavalerie, premier président de la Cour d'Appel de Basse-Terre, parle de la lassitude des personnels, qui évoluent dans des locaux vieux de 40 à 30 ans, dont il juge l'état "indigne". De nouvelles infrastructures sont annoncées, mais pas avant 2029.
Philippe Cavalerie : "La tension sur les personnes elles-mêmes est très forte et abouti à un sentiment de lassitude".
Concernant le personnel, leur nombre est bien en deçà de ce qu'il aurait fallu, pour un territoire comme l'archipel guadeloupéen, selon Danielle Drouy-Ayral, procureur général de la Cour d’Appel de Basse-Terre, qui explique que les équipes locales répondent à leur obligation de résultats, au prix de leur vie personnelle.
Danielle Drouy-Ayral : "Au niveau européen, la moyenne du nombre de magistrats du Parquet pour 100.000 habitant c'est 11 ; en France, c'est 3 !".
Le problème de sous-effectif, dénoncé par les magistrats locaux, n'est pas donc propre à notre région, mais concerne le pays tout entier.