Lucette Michaux-Chevry prête à mettre un terme à 68 ans de vie politique

Lucette Michaux-Chevry le jour de la signature de la déclaration de Basse-Terre, le 1er décembre 1999
Invitée de nos confrères de France-Antilles et ETV, la présidente de la Communauté d'agglomération "Grand Sud Caraïbes" a annoncé que ce mandat sera aussi le dernier de sa vie politique. A 90 ans, elle choisit donc de se retirer.
Sa longévité politique, elle la doit assurément à sa ténacité. Jamais vaincue même en cas de défaite, celle à qui l'on aura donné tous les surnoms " Gran Madanm-la", "Seul homme politique de la Guadeloupe" et bien d'autres encore, aura été pendant longtemps l'animatrice principale du débat politique guadeloupéen. 
Son parcours l'aura conduit de la gauche socialiste à la droite républicaine de Jacques Chirac. Tour à tour, conseillère municipale, conseillère générale (mars 1976), députée, sénatrice, mais aussi présidente du Conseil Général, présidente du Conseil Régional, secrétaire d'Etat et ministre déléguée, Lucette Michaux-Chevry s'est fait un chemin remarqué, tant sur la scène politique guadeloupéenne qu'au plan national.
Un point aura particulièrement compté dans cette chronologie, son engagement en 1999, aux côtés des exécutifs régionaux de Guyane et de Martinique, Antoine Karam et Alfred Marie-Jeanne, en faveur d'une évolution institutionnelle des Départements Français d'Amérique. 
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VOIR : L'intégralité du texte de la déclaration de Basse-Terre : 

La Déclaration de Basse-Terre 1er décembre 1999

Cet engagement de 1999 inspirera le référendum de décembre 2003. Il est, de fait, à l'origine du processus qui conduira à la création des nouvelles collectivités de Guyane et de Martinique mais aussi, dans une certaine mesure, du passage de Saint Martin et Saint Barthélemy du statut de commune de la Guadeloupe à celui de Collectivités territoriales.

Adversaire viscérale de Victorin Lurel en Guadeloupe, ils s'opposent lors du référendum de 2003 et des élections Régionales qui suivent. La victoire de Victorin Lurel en 2004 donnera un goût amer à la défaite de Lucette Michaux Chevry. Celle d'Ary Chalus en décembre  2015 sera comme une revanche pour celle qui se consacre désormais aux destinées de la région du Sud Basse Terre, une communauté d'agglomération qu'elle préside depuis plus de six ans et qui sera donc, son dernier combat politique. Elle comptera alors 70 années d'engagement politique.

Dans cet entretien médiatique, Lucette Michaux-Chevry déclare : 

Je ne serai pas candidate à la maire de Basse-Terre. A rien ! La politique, c'est fini pour moi. J'arrête. Je finis mes mandats....On ne peut pas avoir été et être...Plus de poste politique pour Madame Michaux-Chevry...90 ans de vie, 68 ans au service de la Guadeloupe, ça suffit !

Ensuite, "Gran madanm-la" se dit déjà prête pour laisser une trace de sa pensée politique dans des écrits, dans des conseils, pas forcément d'ailleurs à sa fille Marie-Luce Penchard qui lui a succédé à la tête de la mairie de Basse-Terre, mais à tous ceux qui voudront encore profiter de cette longue et tumultueuse expérience de vie politique