Lutte contre la dengue : il faut que la population s’approprie les bons gestes !

Les agents de l'ARS vont sur le terrain, chez les cas les plus graves de dengues, pour détecter les gites larvaires.
La dengue a déjà tué 5 personnes, depuis le début de l’épidémie, en Guadeloupe, cette année. Les moyens de freiner la propagation de la maladie sont régulièrement expliqués, à la population. Mais force est de constater que les gîtes larvaires sont légion, auprès de certaines habitations. Pourtant, détruire ses foyers de reproduction des moustiques ne demande très souvent que peu d’effort.

On connaît la ritournelle, maintes fois répétées, dans le cadre des opérations de prévention contre la dengue et, donc, contre les moustiques Aedes aegypti, vecteurs de cette maladie :

La plupart du temps, le moustique qui vous pique est né chez vous.

C’est-à-dire que ces insectes ne parcourent pas de grandes distances, tout au long de leur vie. Ils se contentent d’une aire relativement restreinte. C’est pourquoi on parle de "moustiques domestiques".
Chacun doit donc débarrasser les potentiels gîtes larvaires (à savoir les réservoirs d’eaux stagnantes) de son environnement immédiat, pour les empêcher de se reproduire et de proliférer.

Un message qu’il est important de véhiculer, alors que la dengue gagne du terrain, sur le territoire.

Épidémies récurrentes de dengue

Les épidémies de dengue ont lieu environ tous les 2 à 4 ans.

Ces 13 dernières années, la Guadeloupe a connu 5 épidémies majeures d’arbovirus (famille de virus véhiculés par des insectes), lors desquelles des dizaines de personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été hospitalisées. Ces épisodes pourraient s’amplifier, dans les années à venir, craignent les experts.

Cette année, l’épidémie qui a débuté fin juillet, concerne toutes les communes de l’archipel et s’étend.
Elle a occasionné 419 passages aux urgences hospitalières, 16 cas graves ont été recensés ; 5 de ces patients sont des enfants. 5 décès sont directement imputables à la dengue.

La maladie se manifeste diversement, d’un patient à l’autre : par de la fièvre, des courbatures, des maux de tête, de la fatigue, des troubles digestifs, ou encore une éruption cutanée.

Dans les cas les plus graves, certaines complications (dengue hémorragique ou dengue avec syndrome de choc) peuvent aboutir dans certains cas à une défaillance de l’ensemble des organes et conduire au décès. Il n’y a pas de traitement spécifique. Éviter l’automédication. Pas d’aspirine ou d’anti-inflammatoires. Consulter un médecin en cas de fièvre persistante.

ARS Guadeloupe, St-Barthélemy, St-Martin

Le moustique, ennemi n°1

"L’Aedes aegypti est le seul vecteur de la dengue en Guadeloupe et dans la région Caraïbe", précise l’Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, Saint-Barthélemy et Saint-Martin.

Voilà ce qu’il faut savoir à son sujet (source : ARS) :

  • Il se reproduit dans la moindre petite quantité d’eau claire ;
  • Il ne se développe pas dans la mangrove, ni en forêt ;
  • Il résiste aux insecticides chimiques ;
  • Sa durée de vie est d’environ 1 à 2 mois ;
  • Il se déplace peu du lieu où il a pris naissance, sur une distance de cinquante à cent mètres ;
  • Seules les femelles piquent dans la journée ; elles sont particulièrement agressives à l’aube et au crépuscule ;
  • La femelle transmet la maladie en piquant l’homme :
  • Elle pond jusqu’à une centaine d’œufs à la fois.

Puisque le moyen le plus efficace, pour en finir avec la maladie, est de détruire ses gîtes larvaires, l’ARS multiplie les opérations de terrain. Les agents, du service de lutte anti-vectorielle (LAV), concentrent leurs efforts sur les habitations des cas graves et les cas pédiatriques.

Les agents de l'ARS vont sur le terrain, chez les cas les plus graves de dengues, pour détecter les gites larvaires.

Une brigade de l’ARS sur le terrain

Ce jeudi 5 octobre 2023, les agents de la lutte anti-vectorielle de l’Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe ont ciblé le secteur de l’Allée Dumanoir, à Capesterre-Belle-Eau, pour mener une opération de contrôle entomologique. Ce type d’action est récurrent, dans le cadre du plan de lutte contre l’épidémie de dengue.
La brigade est passée de maison en maison, pour s’assurer de l’absence de gîtes larvaires de moustiques, dans les pots de fleurs, les récipients divers, les pneus, les citernes, les canalisations, les trous et autres gouttières.
Elle a aussi délivré ses messages de prévention. L’objectif est de sensibiliser les populations aux bons gestes à adopter. Ceux-ci sont utiles pour les occupants du foyer, mais aussi pour le voisinage ; car la lutte contre les moustiques doit se faire communément, pour être efficace.

Le secteur a été passé au peigne fin et les techniciens ont (malheureusement) trouvé beaucoup de larves et de moustiques adultes, sur certaines propriétés, comme on peut le voir sur ces images... qui font froid dans le dos :

Sur le terrain, à Capesterre-Belle-Eau, les agents de l'ARS ont détecté plusieurs gites larvaires - 05/10/2023. ©Marie-Lyne Plaisir et Ludovic Gaydu - Guadeloupe La 1ère

Une fois ce constat dressé, une opération de désinsectisation sera menée, par pulvérisations intradomiciliaires, dans les zones qui s’avèrent infestées de moustiques,

Mais on a ici la preuve que la sensibilisation doit être poursuivie, afin que tous, nous fassions les gestes qui s’imposent.

Il est bon de savoir que 90 % des gîtes de reproduction de l’Aedes aegypti peuvent être éliminés sans recourir à des produits chimiques.

Si la dengue circule dans votre quartier, vous êtes prié de contacter l’ARS aux coordonnées suivantes : ars971-lav@ars.sante.fr ou au 0590.99.99.66.

Les moyens de se protéger des moustiques vecteurs de la dengue.