Rodrigue Petitot, le leader du RPPRAC, condamné à 10 mois d'emprisonnement aménageables

Rodrigue Petitot, président du RPPRAC convoqué en comparution immédiate au palais de justice de Fort-de-France, accompagné par ses 3 avocats (vendredi 15 novembre 2024).
Rodrigue Petitot est condamné à une peine de 10 mois d'emprisonnement aménageable. Ce lundi 2 décembre, le président du RPPRAC était jugé en comparution immédiate par le tribunal judiciaire de Fort-de-France pour des faits de "menaces sur personne détenteur d'un mandat". Il a été reconnu coupable des faits reprochés.

Rodrigue Petitot reste en prison. La décision du tribunal judiciaire de Fort-de-France a été rendue ce lundi soir (2 décembre). Le président du RPPRAC est condamné à une peine de 10 mois emprisonnement aménageable.

Il a été reconnu coupable des faits reprochés. Il est placé en détention pendant 5 jours.

Rodrigue Petitot a 10 jours pour faire appel du jugement.

Nous sommes surpris par la décision. On s’attendait à ce qu’on soit entendu, qu’on soit suivi, surtout au regard des jurisprudences que nous avons citées sur la liberté sur la liberté d’expression. Malheureusement, le tribunal en a décidé autrement. Ils ont décidé un aménagement de la peine ab initio, c’est-à-dire, le tribunal décide lui-même de l’aménagement de la peine. Il sera convoqué dans cinq jours au maximum devant un juge d’affectation des peines et placé sous bracelet avec peut-être des heures de sortie. On ne s’attendait pas à cette décision. Il y a de fortes chances qu’on fasse appel.

Maître Bellemare, avocat de Rodrigue Petitot

interrogé par Kelly Babo

Il était jugé en comparution immédiate pour des faits de "menaces sur personne détenteur d'un mandat". La figure du mouvement contre la vie chère était accusée d’avoir tenu des propos qualifiés de "menaçants" à l’égard des élus, notamment des maires, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Durant l'audience, les trois avocats du prévenu, qui dénonçaient un "acharnement" à l'encontre de leur client, ont plaidé la relaxe.

Décryptage des vidéos

Cet après-midi, la seconde partie de l’audience, était consacrée au fond du dossier et au visionnage des vidéos avec des interprètes présents pour traduire les passages en créole.

Rodrigue Petitot s'est à nouveau exprimé à la barre. Il a notamment souligné qu’il parlait "d’attaques politiques et non physiques". Selon lui, la vidéo a été sortie de son contexte.

Le prévenu indique qu’il demandait, en signe de soutien, que les élus ferment les mairies et se rallient à la cause suite aux propos tenus par le préfet de la Martinique dans l'émission Politik Péyi sur Martinique La 1ère.

"Personne ici au Parquet n'en fait une affaire personnelle"

Le ministère public affirme que cette procédure n'est pas "une atteinte à liberté d'expression, d’opinion ou à la démocratie".

Quand j'entends dire qu'on instrumentalise la justice, c'est occulté le contenu de la procédure. (…) Je ne vis pas cette procédure comme le moyen d'exercer quelconque pression. (…) Personne ici au Parquet n'en fait une affaire personnelle. (...) Il n'y a pas de positionnement sur le contenu des propos de Petitot dans le cadre du mouvement, mais sur les propos dans le cadre de la vidéo. Avec ses propos, il s'agit de savoir est-ce qu'il a violé les termes de la loi. Rien d'autre que cela.

Le Procureur de la République

Durant l'audience, le Parquet a déclaré que du fait de son statut de personnage public, la responsabilité des propos de Rodrigue Petitot a un poids non négligeable. Le magistrat a également ajouté que ses propos sont des "actes d'intimidation" qui constituent une infraction.

Des centaines de personnes étaient réunies devant le tribunal.

Des centaines de personnes étaient réunies devant le tribunal.