Et maintenant, qu'allons-nous faire ?

Au troisième jour de la Conférence Internationale sur les sargasses, les discussions qui ont enrichi le débat depuis jeudi doivent maintenant conduire à des résolutions qui feront l'objet d'un min-sommet auquel le Premier Ministre Edouard Philippe prendra part avant de conclure la Conférence
Et la journée d'hier aura été fructueuse notamment pour contribuer mieux comprendre les sargasses pour mieux appréhender leur destructions ou leur utilisation. Les conférenciers se sont ainsi attachés, entre autre, à partager leurs connaissances sur les impacts économiques environnementaux et sociaux des échouements de ces algues. Les scientifiques ont ainsi pu croiser les résultats de leurs observations et de leurs études sur la santé et l'environnement, et même conclure que les choses avancent à petit pas 
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Parmi les nouveaux risques  identifiés à l’occasion de cette conférence la gestion de l’arsenic et de la chlordécone.
On sait que ces deux poisons se retrouvent capturés par les sargasses qui, lors de leur échouement les rejettent en partie sur les sols des sites de stockages.
Un phénomène qui va faire l’objet d’un programme de recherche mené par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM).
En Martinique et sur les sites de Capesterre de Marie- Galante les premières mesures font apparaître des résultats qui devraient obliger les pouvoirs publics à revoir les conditions de stockages de Sargasses tel qu’ils étaient définis...
Fanny Le Loher, ingénieur au service Eau et Environnement du BRGM

Fanny Le Loher, ingénieur au service Eau et Environnement du BRGM

En la matière, il s'agit aussi de  partager les expériences scientifiques, politiques et techniques des pays impactés par ce fléau :
France, République Dominicaine, Tobaggo ou encore le Mexique ont pu exposer leurs différentes stratégies
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Enfin, dans le quotidien, ce sont surtout les habitants de chacun de ces pays qui ont dû progressivement modifier leur comportement pour sauvegarder l'essentiel et préserver leur environnement. Un exemple, le Parc National de Guadeloupe n’est pas forcément impacté dans la zone littorale que l’institution gère en "cœur de parc". Mais il y a tout de même des conséquences.
Depuis le début de ces phénomènes, les Guadeloupéens ont changé leurs habitudes. Ils délaissent la mer et fréquentent davantage les rivières ou la forêt.
Maurice Anselme, le directeur du parc National de la Guadeloupe

Maurice Anselme, le directeur du parc National de la Guadeloupe

Mais beaucoup continuent de penser que les sargasses ne posent de problème que parce qu'elles arrivent sur les rivages. Des élus ont d'ailleurs fait part de leurs désaccords avec la politique du gouvernement en la matière, notamment sur la question de la responsabilité de la prise en charge des sargasses, compétence de l’Etat ou des collectivités locales. Dès avant la Conférence, le préfet de région avait choisi de balayer la critique, pour jouer  ce qu'il appelle "la carte de l’unité"
Philippe Gustin, Préfet de Guadeloupe

Philippe Gustin, Préfet de Guadeloupe

Dans le cas des Antilles et de la Guyane, tant qu'elles sont hors de la limite des 300 mètres, les sargasses relèvent du domaine régalien de l'Etat. A l'intérieur de ces 300 mètres, elles tombent sous la responsabilité des communes. C'est alors qu'il faut mettre en oeuvre toutes les stratégies évoquées à Jarry durant ces trois jours de Conférence avec une aide de l'Etat bien moindre que si elles étaient restées hors des 300 mètres. Parce que la logique française consiste à intervenir sur les sargasses quand elles sont à quelques mètres du rivage, quand celle des pays tels que le Mexique ou la République Dominicaine privilégie l'intervention en haute mer pour épargner les rivages, les populations et l'économie de ces pays.