Le mal être des praticiens du Centre Hospitalier Universitaire de la Guadeloupe

Le CHU de la Guadeloupe, à nouveau à la une de l’actualité. Mais cette fois, c’est la situation des médecins qui est préoccupante. Certains d’entre eux sont au bord de la rupture. Les résultats de l’étude sur la qualité de vie au travail menée dans le corps médical l'attestent
189 médecins et internes ont accepté de répondre à cette étude sur la qualité de vie,  soit le tiers des effectifs, ce qui est qualifié comme un très bon taux de réponse par le cabinet en charge de l’étude. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont très loin d’être satisfaits de tout ce qui a été fait en matière de réorganisation depuis l’incendie de novembre 2017.
Près de 83% d’insatisfaction pour les médecins qui ont répondu aux questionnaires sur la réorganisation post incendie. Dans une très large majorité ils estiment que la tache n’a pas été bien menée et même 80% d’entre eux estiment  qu’ils auraient pu eux même bien mieux faire, s’il leur était revenu de conduire cette mission. Et du coups plus des ¾ de ces blouses blanches déclarent aujourd’hui se retrouver face à un système d’offre de soin qui ne leur convient pas. Et pourtant la moitié déclarent avoir été consultés pour donner un avis quant à cette réorganisation avant qu’elle ne soit définitivement mise en place.
En clair, ces médecins ont été consultés mais pas écoutés. Et l’organisme qui a réalisé l’étude de conclure en ce qui concerne ce chapitre, qu’au regard des investissements et des ressources mobilisées par le CHU depuis l’incendie de novembre 2017, avec à peine 6% d’approbations des effectifs médicaux, ce taux est « très inquiétant ».
 

Des résultats stupéfiants pour d'autres passés au crible

 
Près de 96% des médecins interrogés affirment ne pas avoir le matériel nécessaire à la bonne réalisation de leur mission, 87%  que celui dont il dispose est inadapté à leur activité. Des scores exceptionnellement élevé selon le cabinet d’étude qui demande une attention très particulière puisqu' "ils sont directement liés à la prise en charge des patients".
Quasiment unanimement les médecins sondés déclarent que leur travail est source de stress.
Par ailleurs, plus des 3/4 de ce corps médical souligne un réel problème de coopération avec les services administratifs. Pour beaucoup, ils disent pourtant savoir ce qu’il faut faire avec l’existant pour améliorer les conditions mais affirment ne pas être écoutés lorsqu’ils proposent des améliorations.
81% trouvent, en outre, qu’il y a du favoritisme et que tous ne sont pas traités sur un même pied d’égalité. Conséquences les scores sur le futur sont très marquants, 2/3 disent ne pas avoir confiance en l’avenir.
Rare point positifs de cette étude, pour eux, avec le nouveau CHU, la donne pourrait changer, à condition d’être écoutés.
Et malgré tout, la plupart d’entre eux se sent reconnue par les patients.

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