En Guadeloupe, les eaux souterraines, vitales pour la population, sont surveillées de près grâce à un réseau de stations. Sur l’île de Marie-Galante, un réseau de huit piézomètres permet de suivre l’évolution du niveau de la nappe souterraine. Actuellement, la situation est préoccupante : trois de ces piézomètres enregistrent un niveau en dessous du seuil de crise, tandis qu’un autre est sous le seuil d'alerte.
Malgré les récents épisodes pluvieux, aucun effet significatif n’a été observé sur la recharge des nappes phréatiques de Marie-Galante. Au contraire, depuis plusieurs années, une baisse progressive des niveaux est constatée. En 2023, cette baisse, mesurée par rapport à la moyenne des douze années précédentes, varie entre 3,6 % et 15,5 %, selon les piézomètres. Ce phénomène s'explique notamment par un prélèvement d'eau supérieur à la capacité de recharge de la nappe.
Face à cet équilibre rompu entre ressources disponibles et besoins croissants, le préfet de la région Guadeloupe a décidé, par un arrêté préfectoral en date du 11 septembre 2024, de prolonger pour un mois les mesures de restriction de l’usage de l’eau sur l’ensemble du territoire de Marie-Galante, pour 31 jours.
En juin dernier, un précédent arrêté avait été pris dans un sens pour la même durée.
Des restrictions sur l’île
Les restrictions concernent principalement les usages non essentiels de l’eau afin de préserver les ressources pour l’alimentation en eau potable et la survie de la biodiversité.
Ainsi, il est désormais interdit :
- d’arroser les pelouses, massifs fleuris, jardins potagers, terrains de sport et espaces verts ;
- de remplir ou vider les piscines privées ;
- de laver les véhicules, tant chez les particuliers qu’en station professionnelle ;
- de nettoyer façades, terrasses, et murs de clôture ;
- d’alimenter les fontaines publiques et privées fonctionnant en circuit ouvert ;
- de laver les bateaux, excepté pour des opérations spécifiques de carénage et pour les professionnels.
De plus, tous les prélèvements directs dans les rivières ou la nappe souterraine sont interdits, y compris pour l’irrigation agricole, sauf si celle-ci est effectuée à partir de réserves d’eau préalablement constituées et autorisées, avec des horaires stricts d’utilisation (de 17h à 20h et de 6h à 9h).
Les activités industrielles et commerciales raccordées au réseau public sont également soumises à des restrictions. Elles doivent réduire de 50 % leur consommation d’eau quotidienne, sauf dérogation spécifique.
Ces mesures strictes visent à freiner la dégradation des réserves d'eau souterraines, essentielles pour l'approvisionnement en eau potable.