Un arrêté sécheresse réglemente l'usage de l'eau à Marie-Galante et dans plusieurs communes de la Côte-sous-le-Vent

La préfecture de Guadeloupe a pris un arrêté, le 21 juin 2024, détaillant les restrictions provisoires en matière d’usages d’eau à Marie-Galante et en Côte-sous-le-Vent Sud - de Baillif à Trois-Rivières, pour une durée de 31 jours.

C'est une réponse à la sécheresse persistante qui affecte plusieurs zones de l'archipel. Un arrêté préfectoral a été publié le 21 juin 2024. Il détaille les mesures de restriction et les obligations pour les habitants et les entreprises afin de gérer et atténuer les effets de cette situation. Pour une durée de 31 jours.

Des seuils d'alerte atteints

Selon l'arrêté, "le territoire de Marie-Galante est en zone de crise et la Côte-sous-le-Vent sud est en zone d'alerte".

Situation hydrologique de la Guadeloupe au 18 juin 2024

Le document fait référence aux dernières constatations. Ainsi, les différents épisodes pluvieux n'ont pas permis d'obtenir un niveau suffisant pour la nappe souterraine de Marie-Galante. Le BRGM, Bureau de Recherches Géologiques et Minières, a également mis en évidence, dans son rapport du 18 juin dernier, l'atteinte des seuils de crise sur les stations de "Poisson", "Champfrey" et "Courderc" et d'alerte sur les stations de "Fond-Du-Riz", "Dorot", "La Treille", "Marie-Louise" et "Coulisse". 

Autre constatation, la baisse des niveaux d'eau souterraine dans les nappes de Marie-Galante et de la Grande-Terre observée. Avec comme conséquence des difficultés en matière de production d'eau potable et d'irrigation pour les différents opérateurs.

De plus, les seuils de vigilance ont été dépassés sur les stations hydrométriques - qui permettent l'observation de la hauteur d'eau - de "Vieux-Habitants" et de "Capesterre-Belle-Eau" et le seuil d'alerte sur celles de "Baillif", et de "Petit-Bourg". 

Ces niveaux d'eau extrêmement bas justifient donc l'application de mesures restrictives pour éviter une détérioration supplémentaire de la situation. L'arrêté vise à mobiliser les ressources et à sensibiliser la population à la gravité de la crise.

Des restrictions sur l'usage de l'eau

L'arrêté impose des restrictions strictes sur l'utilisation de l'eau pour tous les usagers, y compris les particuliers, les collectivités et les entreprises. Les mesures spécifiques incluent :

  • l'interdiction d'arroser les jardins et espaces verts, publics et privés.
  • l'interdiction de remplir les piscines privées à Marie-Galante.
  • l'interdiction de laver les véhicules en dehors des stations professionnelles équipées de dispositifs de recyclage de l'eau.
  • des limitations strictes sur l'irrigation agricole, avec des quotas d'utilisation de l'eau réduits.

Ces restrictions doivent permettre de préserver les ressources limitées et d'éviter des pénuries plus sévères, indique la préfecture.

L'arrêté en détail : 

Des contrôles annoncés

Pour assurer le respect de ces mesures, l'arrêté prévoit des dispositifs de surveillance et de contrôle. Les autorités locales, en collaboration avec les agences de l'eau, réaliseront des inspections régulières et des contrôles aléatoires. Des sanctions, incluant des amendes significatives, seront appliquées en cas de non-respect des restrictions. Les récidivistes pourraient faire face à des sanctions plus sévères, allant jusqu'à l'interdiction totale d'utilisation de l'eau pour certaines activités.

Une part importante de l'arrêté est consacrée à la sensibilisation du public. Des campagnes d'information seront déployées pour éduquer les habitants sur les gestes quotidiens permettant d'économiser l'eau. L'accent sera mis sur l'importance de chaque action individuelle dans la préservation des ressources collectives.

Les agriculteurs et les entreprises recevront des conseils spécifiques sur les techniques de réduction de la consommation d'eau et les alternatives disponibles.