Ce lundi 14 octobre 2024, la circulation a été fortement perturbée à Baie-Mahault après l’érection de barrages enflammés, bloquant plusieurs axes stratégiques.
Parmi les routes touchées, celle située près du lycée de Belair, à proximité de la clinique les Eaux Claires, a été complètement paralysée. Ce blocage, qui affecte une voie menant à la zone de Jarry, a causé d’importants embouteillages, obligeant les automobilistes à emprunter d'autres voies, avant l’intervention des équipes de Routes de Guadeloupe.
Derrière cette mobilisation se trouve la colère des habitants de Moudong Nord, un quartier qui, depuis des décennies, attend que soit tenue une promesse : l’obtention des titres de propriété.
Dans les années 1980, environ 70 familles avaient été expulsées de leurs habitations traditionnelles pour permettre la construction du centre commercial de Destreland et de l’échangeur. Elles avaient alors été relogées à Moudong Nord, avec l’assurance qu’elles pourraient devenir propriétaires de leurs parcelles à des conditions avantageuses, notamment moyennant un franc symbolique pour les terrains d’habitation et 20 francs le mètre carré pour les lots de jardins.
Quarante ans plus tard, un certain nombre de ces familles n’ont toujours pas obtenu leur titre de propriété. Le projet, initié sous l’administration d’Édouard Chammougon, alors maire de Baie-Mahault, et géré par l'Agence guadeloupéenne de l'aménagement du territoire (Agat), a depuis été embourbé dans une succession de complications administratives, juridiques et politiques.
La liquidation de l’Agat, devenue la Semag, ainsi que les différents changements politiques, ont contribué à ralentir la résolution de ce dossier.
La frustration des habitants de Moudong Nord a atteint un point culminant. Ces derniers, qui avaient initialement accepté leur relogement en échange de la promesse de devenir propriétaires, se sentent désormais abandonnés. Plusieurs délibérations prises par le Conseil général en 1989 pour régulariser la situation n’ont jamais abouti, et les résidents continuent d'attendre, près de quatre décennies plus tard, la reconnaissance de leur droit à la propriété.
Les manifestations de ce lundi marquent une nouvelle tentative des riverains pour attirer l’attention des autorités locales et régionales sur leur situation.
En réponse, le conseil départemental a annoncé que le problème sera résolu le 15 novembre à l’occasion d’une commission permanente. Mais le collectif de riverains souhaite, avant cela, une rencontre avec un représentant de la collectivité, Blaise Mornal, vice-président du Conseil départemental et président de la Commission foncière et agricole.
Le Collectif de défense mobile rencontrera le Conseil département ce lundi après-midi à 16 heures à la Direction de l’Alimentation de l’agriculture et de la Forêt à Dothémare aux Abymes, pour discuter du dossier.