Les moniteurs d'auto-écoles disent non à la réforme du permis de conduire

La circulation sur les axes routiers de l’archipel est très perturbée depuis ce matin, en raison d'opérations escargots, durant une bonne partie de la matinée. Les moniteurs d’auto-écoles, à l'instar de leurs homologues de l'Hexagone dénoncent la réforme du permis de conduire.
Les auto-écoles ont débuté ce lundi matin leurs opérations escargots dans le département, mais également dans l'Hexagone, pour protester contre une "ubérisation" du permis de conduire, menacé selon elles par un rapport parlementaire qui pourrait favoriser les plateformes en ligne.
Les professionnels sont en colère contre le projet de réforme du  permis de conduire.  
 

Des opérations en Guadeloupe et dans l'Hexagone            

A Paris, "une centaine" de voitures-écoles se sont réunies à partir de 6h30 porte d'Auteuil, selon Patrice Bessone, président du CNPA-Education routière, syndicat majoritaire parmi les 10 000 auto-écoles (40 000 salariés).
Des manifestations similaires sont également prévues dans d'autres villes (Bordeaux, Marseille, Nice...).
Chez nous, des opérations escargots étaient en cours toute la matinée sur les grands axes routiers de l’archipel, produisant des embouteillages monstres. Stéphane Kance, s'en explique au micro de Colette Borda : 

Stéphane Kancel, moniteur d’auto-école

 

Ils craignent une "ubérisation" du permis de conduire

Les trois organisations de la profession (CNPA, Unidec, Unic) sont vent debout contre le rapport de la députée du Gard (LREM) Françoise Dumas, remis au Premier ministre vendredi et qui n'a pas encore été rendu public. Elles s'étaient déjà alarmées en novembre des déclarations d'Emmanuel Macron annonçant une "baisse drastique" du coût du permis.
Les syndicats redoutent une "ubérisation" de leur métier avec un agrément qui deviendrait national et abandonnerait l'obligation d'avoir un local. De quoi favoriser les plateformes en ligne, qui emploient des moniteurs auto-entrepreneurs.
"On veut nous imposer un système hors-sol", a expliqué à l'AFP Patrice Bessone, qui craint "une baisse de la qualité du permis et un plus grand nombre d'accidentés et de morts sur la route". 
Avec cette réforme, "il y aura aussi moins de proximité avec les moniteurs et moins de maillage territorial", a-t-il ajouté. 
 
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D'autres pistes pour baisser le prix du permis

Les auto-écoles craignent également une généralisation des inscriptions à l'examen par l'élève lui-même, en candidat libre.              
"Ce ne sera pas forcément moins cher", selon M. Bessonne. "Si l'élève s'inscrit quand il le souhaite avec une plateforme en ligne et qu'il rate son examen, il va devoir reprendre des heures."                
Pour financer un "permis à zéro euro", il propose "d'affecter la recette des radars au permis de conduire".
                  
Les syndicats suggèrent également d'autres pistes pour faire baisser le prix -1 800 euros en moyenne selon l'UFC-Que Choisir en 2016- du papier rose : une baisse de la TVA, le développement de cours collectifs et des simulateurs de conduite, une meilleure orientation vers les dispositifs d'aide (compte personnel de formation, permis à un euro...).

 

Une rencontre avec le représentant de la sous-préfecture de Pointe-à-Pitre

Après les opérations escargots, les professionnels ont été reçus en fin de matinée par le secrétaire général de la sous-préfecture de Pointe-a-Pitre. Il leur a demandé 48 heures pour leur apporter une réponse.

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