Pas de motifs impérieux exigés pour prendre l'avion
C'est dans une relative discrétion, via les réseaux sociaux, que le Ministère des Outre-mer a publié, ce lundi 16 novembre 2020, les nouvelles modalités, pour les voyages entre les Outre-mer et l'Hexagone.On y note une information d'importance : la justification d'un motif impérieux, pour les passagers, en provenance de la France Hexagonale, à destination de la Guadeloupe, mais aussi de la Guyane, n'est pas exigée. Idem pour les voyageurs de ces deux territoires d'Outre-mer qui veulent rejoindre l'Hexagone.
Cette confirmation, quant à la possibilité, pour d'éventuels vacanciers, de venir chez nous, devrait être appréciée des acteurs du tourisme. Car depuis le reconfinement, les annulations de séjours se sont enchaînées. Une situation synonyme de nouveau coup dur, pour le secteur, déjà considérablement impacté par la crise sanitaire liée à la Covid-19 et par les mesures de limitation de sa propagation.
A l'approche des fêtes de Noël, cette communication de la rue Oudinot aurait pu permettre à certains d'envisager des vacances dans les îles de Guadeloupe.
Mais les choses ne sont pas si simples...
Une ambiguïté lourde de conséquences
Pour que les voyageurs décident de (re)venir dans l'archipel, encore faut-il qu'ils obtiennent la bonne information.Nous avons, donc, consulté les supports Web d'acteurs-clés, afin de savoir si cette absence d'obligation de justifier d'un motif impérieux a bien été dument véhiculée.
Or, la société aéroportuaire Guadeloupe-Pôle Caraïbes évoque, très justement, l'obligation d' "Etre en mesure de justifier du motif impérieux de leur déplacement pour se rendre à l'aéroport" :
Cette communication traduit une réalité, comme nous le précise Alain Bièvre, président du directoire de la société aéroportuaire "Guadeloupe-Pôle Caraïbes" :
Il y a une ambiguïté, car il n'y a jamais eu de motifs impérieux, pour venir en Guadeloupe, malgré le fait que le confinement soit passé en phase 2.
Mais, pour quitter son domicile et aller à l'aéroport, il fallait un motif impérieux ! Indirectement, ça imposait des motifs impérieux, pour les transports aériens... et, donc, pour venir dans les DOM.
Quelqu'un qui veut aller en Guadeloupe, peut se retrouver avec une amende de 135,00 €, sur son trajet routier. Donc, beaucoup de personnes n'ont pas voyagé.
Cette ambiguïté là, nous a coûté cher et nous coûte cher encore. Cela a divisé par deux le trafic au sein de l'aéroport.
Bien évidemment, les vacances ne sont pas un motif impérieux.
Alain Bièvre aurait apprécié que, dans la liste des motifs impérieux recevables, le Gouvernement autorise les personnes à se rendre à l'aéroport :
Plusieurs professionnels ont essayé de convaincre le Gouvernement d'assouplir sa position, mais en aucune façon l'exécutif va communiquer en disant "allez prendre des vacances en Guadeloupe pendant le confinement" !
Les professionnels du tourisme de la Guadeloupe (et de la Guyane), en mal de clientèle, restent donc suspendus aux nouvelles dispositions que le chef de l'Etat et le Gouvernement pourraient prendre, le 1er décembre prochain, en fonction de l'évolution de la pandémie, sur le territoire national.
Les motifs impérieux
Un déplacement relève d'un motif impérieux, s'il s'agit d'une urgence personnelle, familiale, ou de santé (décès, maladie, déménagement, soin à prodiguer à un proche, visite d'un membre de la famille en EHPAD, rendez-vous chez un médecin...), voire s'il est question d'une nécessité professionnelle qui ne peut être différée, attestation à l'appui.Point sur les nouvelles modalités de voyage
Il est à noter que les motifs impérieux sont toujours exigés, pour les voyages :- entre la Guyane et la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélemy
- entre la Guadeloupe et la Martinique
- entre Saint-Martin, Saint-Barthélemy et la Guadeloupe, la Martinique.