Municipales 2014 : Le maire des Abymes poursuivi pour corruption passive, renvoyé devant le tribunal correctionnel en avril prochain

Eric Jalton est renvoyé devant le tribunal correctionnel, le 15 avril prochain. Le maire des Abymes devra répondre de corruption passive. À ses côtés deux autres prévenus, poursuivis pour corruption active et faux et usage de faux. L'entrepreneur Sylvère Fifi et Frantz Velayoudom, le mandataire financier d'Eric Jalton durant la campagne des municipales 2014.

L’histoire débute section Caraque aux Abymes. L'entreprise de travaux FPRB, sous-traitant de la société STGC, dirigée par Sylvère Fifi, procède à des travaux de pose d’enrobés. Ce goudronnage va également profiter à titre gracieux à plusieurs riverains, qui vont ainsi bénéficier de chemins d’accès flambant neufs. Le fait que ces derniers soient des supporters avérés du candidat Jalton constitue l’une des clés du dossier. Nous sommes en février 2014, soit à quelques semaines du 1er tour des élections municipales.

Or, la société STGC bénéficie d’un marché public attribué, puis renouvelé par Eric Jalton, pour l’entretien des routes de la commune.
Marché qui, selon l’ordonnance de renvoi que Guadeloupe La 1ère a pu consulter, a donné lieu à des surfacturations à hauteur de plus d’1,2 millions d’euros.
En contrepartie, Sylvère Fifi a payé plusieurs dépenses de campagne du candidat Jalton, comme par exemple, 760 tee-shirts frappés du logo de la FRAPP ou encore des frais de bouche et d’imprimerie.

Un pacte gagnant-gagnant qui a visiblement fonctionné : la liste du candidat Jalton était élue dès le premier tour avec 53,55 % des suffrages au grand dam de son adversaire. Olivier Serva a donc déposé plainte avec constitution de partie civile le 7 mars 2014.

Dix ans plus tard, l’instruction est terminée. La maire Eric Jaton, l’entrepreneur Sylvère Fifi et Frantz Velayoudom, le mandataire de la campagne électorale, sont convoqués le 15 avril prochain devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.
Les 3 hommes devront répondre des faits de corruption active et passive et de faux et d’usage de faux.