Après Gabriel Attal, le plus jeune Premier ministre de la Vème République, Emmanuel Macron nomme le plus vieux. À 73 ans, Michel Barnier a un long parcours derrière lui. De Giscardien, l'ancien commissaire européen (1999 – 2004) et vice-président de la Commission européenne (2010 – 2014) puis négociateur en chef pour l’Union européenne du Brexit en 2019 – 2020, a été plusieurs fois ministre. On le retrouve dans le dernier gouvernement de cohabitation sous François Mitterrand, puis sous la Présidence de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, toujours à droite et toujours au sein de la famille politique UMP puis LR.
Déni de démocratie pour les socialistes
Pour Olivier Nicolas, Premier secrétaire de la Fédération des socialistes de Guadeloupe, Emmanuel Macron avait un seul but, "empêcher l'alternance à gauche" malgré le choix des électeurs d'en faire la première force politique du pays en nombre de députés.
Pour les socialistes, il n'y a pas d'entente possible avec Michel Barnier sur le plan politique. Olivier Nicolas se dit également très inquiet pour les outre-mer avec le futur gouvernement. Il répond à Olivier Lancien.
Le septicisme de Max Mathiasin
Du côté du groupe LIOT, pour Max Mathiasin, député de la 3ème circonscription, "par ce choix, le Président de la république annonce clairement l’orientation qu’il entend donner à la politique de la France".
La situation chaotique que nous vivons aujourd’hui aurait exigé que le vote des électrices et des électeurs soit mieux pris en compte. Pour l’heure, je suis extrêmement vigilant sur ce choix et m’inquiète à juste titre du sort réservé aux Outre-mer, quand on sait qu’il est annoncé une diminution de 4% du budget des Outre-mer.
Max Mathiasin, député de la 3ème circonscription de Guadeloupe
Le Député n’entend pas transiger sur les dossiers qui constituent pour lui une priorité et représentent une exigence pour les Ultra-marins : Vie chère, prix des billets d’avion, prise en compte des 40% à la retraite, accès aux soins, problèmes de l’industrie cannière, notamment.
La censure de la démocratie, selon Didier Destouches
Pour le politologue et maître de conférence à l'Université des Antilles, Didier Destouches cette nomination est le symbole de la censure de la démocratie.
Nommer un premier ministre qui ne serait pas issu du groupe politique qui , quelques soient les raisons et motivations, est arrivé par le vote des français en tête des législatives ; serait une atteinte historique fatale au principe démocratique. Et encore plus grave si ce premier ministre devait recueillir pour sa nomination, l’accord de ceux qui ont essuyé une défaite à ces élections : le rassemblement national.
Didier Destouches
C'est le RN qui donne le "la", pour Rody Tolassy
Selon le secrétaire départemental du Rassemblement National en Guadeloupe et député européen Rody Tolassy, joint au téléphone par Pascal Pétrine, "Macron ne fait jamais les choses dans le bon ordre. Il nomme un Premier ministre issu d'un des plus petits groupes de l'Assemblée". Concernant la position du RN sur une éventuelle censure, il comme Marine Le Pen, vouloir attendre la déclaration de politique générale de Michel Barnier.
Pour Georges Calixte, politologue, le Rassemblement National devrait être en effet le grand gagnant de cette nouvelle donne politique.
Un avis partagé également par le représentant de La France Insoumise en Guadeloupe, Michel Tola.
Une satisfaction et une légitimité pour LR
Le représentant de LR en Guadeloupe, Dune Férus, est le seul a se satisfaire de la nomination de Michel Barnier. Normal, me direz-vous, puisqu'il sont issus de la même famille politique. Au passage, Dune Férus tient à faire quelques rectifications. Michel Barnier est un centriste et non un homme à la droite de la droite. De même si Les Républicains n'ont que "46 députés" à l'Assemblée nationale, la majorité leur est acquise au Sénat.