Dans cette affaire d'empoisonnement au chlordécone, les producteurs de bananes avaient une position particulière. Principaux utilisateurs du produit incriminé, ils ont souvent été montrés du doigt dans la chaine des responsabilités. Au point de devoir faire valoir leur ligne de défense en allant jusqu'à se porter partie civile dans l'affaire.
Il était en effet important pour eux de mettre en évidence cette chaine des responsabilité, seule manière pour eux de faire reconnaître aussi leur rôle dans cette affaire. Un rôle selon eux très limité et qui se conjugue avec d'un côté leur connaissances limitées sur les propriétés des produits utilisés et de l'autre le fait qu'ils ont été, de fait, des victimes de première ligne puisqu'ils ont utilisé et manipulé ces produits.
C'est dire l'importance que revêtait pour eux l'examen en profondeur de cette affaire et l'ampleur de leur déception quant à la décision de non-lieu prise par les juges.
Eux non plus, ils n'en resteront pas là. L'enjeu est gros pour eux, parce que, si toutes les responsabilités ne sont jamais établies, il planera alors des airs de suspicions pendant encore longtemps, presqu'aussi longtemps que la durée de nuisance du chlordécone dans les terres polluées.