Nouvelle année : la tradition du "Ben démaré" se perpétue

Comme tous les 1^ers janvier, les membres de plusieurs "group a po" ont pris la direction de la mer, ce lundi matin, pour le traditionnel "ben démaré". C’est ainsi que les adhérents de "Nasyon a Nèg Mawon", "Mas Ka Klé", ou encore "Moun Ki moun" ont rallié Bas-du-Fort, depuis Pointe-à-Pitre, au son du "mas a sen jan".
Par ce rituel, les participants se sont lavés des impuretés de l’année écoulée, à l’image de ce que faisaient les anciens, en Guadeloupe. La tradition se perpétue, donc.
Le cortège était accompagné d’encens, pour éloigner les mauvais esprits, selon les croyances ; mais il n’y avait pas de feuillage, cette année.

Le "ben démaré" fait partie de notre culture. Et, dans notre culture, au début de la saison du Mas, on prend un "ben démaré". C’est une manière, en nous immergeant dans l’eau, d’ôter de notre corps tout ce qui n’est pas bon. Quand on sort de l’eau, on récupère tout ce qui est bon (...).

Gina Pioche-Gabon, présidente du groupe Nasyon a Nèg Mawon [traduction du créole]

Pour d’autres, les feuillages sont indispensables

J’ai toujours vu ma mère préparer ce qu’on appelle un "ben démaré", pour laisser tout ce qui est impur derrière nous et repartir vraiment sur de nouvelles bases ; une sorte de purification tout en gardant le bon. Tous ces feuillages, elle les mettait dans une grande bassine qu’elle laissait au soleil, pendant toute la journée et, le soir, elle prenait son bain.

Cliente du marché aux Epices de Pointe-à-Pitre

Ce sont les anciens qui ont toujours fait ça et il y a une bonne partie de la population qui continue de suivre cette tradition.

Cliente du marché aux Epices de Pointe-à-Pitre

Auparavant, les adeptes de cette pratique se sont donc munis des feuillages nécessaires ; les plantes locales utilisées sont présentes dans les jardins créoles, ou vendues sur les marchés sous la forme de bouquets. Les feuilles peuvent varier, nous a-t-il été indiqué.

On peut utiliser toutes sortes de feuillages. Il faut environ sept différents feuillages et, avec ça, tu fais un bon petit bain, pour te laver, pour te détendre. Tu mets "devan Nèg", "plus fort que l’Homme", "acajou amer", "sizè"... Tu mets un petit peu de chaque, dès que c’est bien vert. Tu arrives à la mer et tu lui dis : "je suis venue près de toi pour me laver, pour me nettoyer".

Marlène, marchande marché aux Epices de Pointe-à-Pitre

Certains Guadeloupéens nettoient aussi leur maison de la même façon, avec des feuillages, en début et/ou en fin d’année. Leur lieu de vie est ainsi considéré comme plus sain, débarrassé des mauvaises énergies.

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