"Mieux prévenir et prendre en charge l’obésité en France" est l’intitulé d’un rapport remis, il y a une dizaine de jours, au ministre de la santé et de la prévention, François Braun et au ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées, Jean-Christophe Combe. Ces derniers ont confié ce sujet à l’expertise des co-auteurs, Martine Laville, professeur de nutrition dans une université de Lyon et Maryse Fourcade, membre de l’Inspection générale des affaires sociales.
Ciblant notamment l’Outre-mer, cette feuille de route de 80 pages, destinée aux décideurs politiques, donne des pistes pour traiter la problématique du surpoids, qui concerne 17% des adultes en France, soit 8,5 millions de personnes. 17% des enfants sont touchés, dont 4% que l’on peut qualifier d’obèses.
Il s’agira, pour le gouvernement, de renforcer son action, dans les années à venir, pour faire reculer ce fléau, dont découlent bien d’autres pathologies. Pour atteindre cet objectif, quatre objectifs sont formulés pour marquer une nouvelle ambition dans la lutte contre l’obésité :
- Diminuer l’incidence de l’obésité en agissant prioritairement sur les plus défavorisés ;
- Augmenter le nombre de personnes en surpoids et en situation d’obésité accédant à des soins adaptés à leur situation ;
- Investir dans la recherche et l’innovation ;
- Investir prioritairement dans les Départements et Régions d’Outre-mer (DROM).
Les territoires ultramarins sont davantage concernés par la problématique d’obésité que l’Hexagone ; la prévalence est par exemple de 31% aux Antilles.
Le phénomène touche aussi deux fois plus les familles modestes. Or, les inégalités sociales sont plus accentuées chez nous.
Pour faire face aux multiples enjeux de l’obésité, nous devons nous emparer de ce rapport et agir sans tarder, en Outre-mer, selon Marie-Lise Sextius, directrice de l’association Antilles-Guyane de lutte contre l’obésité, le surpoids et la sédentarité chez l’enfant (AGOSSE). Les membres de cette structure s’alarment du fait que de plus en plus de jeunes sont concernés par cette problématique, de plus à un degré élevé.
On n’arrête pas d’annoncer, de le dire et d’informer qu’il faut investir dans la prévention. Il faut prendre en charge les patients qui sont en situation d’obésité. Aujourd’hui, malheureusement, nos patients (notre public cible, soit les enfants et les adolescents) sont en situation sévère ou morbide. Il faut éduquer. Il faut éduquer la famille. On a un environnement obésogène qui influe. Tant qu’on ne travaille pas sur cet environnement, on se retrouve face à un mur.
Marie-Lise Sextius, directrice de l’AGOSSE
Grace aux financements nationaux attendus, Marie-Lise Sextius a bon espoir que des actions concrètes pourront être développées et des initiatives pourront être multipliées, localement, tant par les institutions, que par les associations.