Aucun changement à la section Gédéon, à Lamentin. L’exaspération des riverains est donc intacte. Depuis plusieurs années, ils subissent au quotidien les nuisances olfactives qui émanent de l’usine d’équarrissage installée à proximité de leurs habitations ; des odeurs nauséabondes qui nuisent à leur bien-être, au sein même de leurs foyers.
Une nouvelle mobilisation a été organisée, hier (samedi 25 novembre 2023), à l’initiative de l’association Lakou Lizin. Le but était, une nouvelle fois, de demander la fermeture de cette entreprise, la seule de l’archipel habilitée à traiter les carcasses d’animaux. Il faut, à minima, que celle-ci se mette aux normes en vigueur, pour limiter son impact sur les zones limitrophes, revendiquent les habitants à bout de nerfs.
Tout dépend du sens du vent (...) l’odeur est sur l’ensemble du site qui entoure l’usine.
Joseph Charbonné, président de l'association Lakou Lizin
Malgré plusieurs plaintes et divers arrêtés préfectoraux de mise en demeure, c’est le statu quo. Les prescriptions de l’arrêté d’autorisation d’exploiter, daté du 25 novembre 2014, ne sont toujours pas respectées.
Encore le 8 novembre dernier, le maire de la commune a écrit au préfet de région, au sujet de "cette situation relevant de la santé publique". Jocelyn Sapotille a ainsi formulé une demande de fermeture administrative immédiate de l’usine SEG.
Force est de constater qu’en dépit du comité de suivi du 12 octobre 2023, la pollution olfactive de cette usine n’a guère évolué, provoquant l’exaspération et le désappointement des riverains. J’ai eu à constater de moi-même ces nuisances qui affectent le quotidien de nombreuses familles et pour lesquelles aucune solution pérenne n’a pu être trouvée, à ce jour.
Jocelyn Sapotille, maire de Lamentin
La situation est inadmissible, pour les riverains, qui dénoncent aussi des nuisances au détriment de l’environnement.
De son côté aussi, le collectif des associations et des riverains de l’usine d’équarrissage n’a de cesse de demander aux services de l’Etat "d’assumer enfin leurs responsabilités", le préfet étant "garant du respect de la réglementation" au sein d’un tel établissement classé.
Nous nous heurtons à la "sourde oreille" des exploitants et à l’inertie des services de l’Etat (...). Aujourd’hui, ce sont les Lamentinois, la Grande Rivière à Goyave et la biodiversité de la Guadeloupe qui trinquent (...). Les services de l’Etat "ferment les yeux" sur les dysfonctionnements au motif que c’est la seule usine de traitement des déchets animaux qui existe en Guadeloupe !
Extraits de la lettre du collectif des associations et des riverains de l’usine d’équarrissage
En janvier dernier, six associations ont porté plainte contre la société SEG et se sont constituées parties civiles, espérant la tenue d’un procès au pénal.