Opération Wambushu : "Il y a un climat de psychose" explique Mario, Guadeloupéen installé à Mayotte

1800 gendarmes et policiers sont mobilisés à Mayotte, dans le cadre de l’opération "Wuambushu".
Mayotte est sous haute tension, alors que le gouvernement a lancé l’opération musclée "Wambushu" de lutte contre la délinquance et de démolition de bidonvilles, associée à l'expulsion de sans-papiers. Une initiative qui a mis le feu aux poudres et plongé ce petit territoire français un peu plus dans la violence. Deux Français, dont un Guadeloupéen, témoignent.

Depuis sept jours, Mayotte est le théâtre de l’opération "Wuambushu", lancée par le gouvernement français, dans l’objectif annoncé de lutter contre la délinquance et l’habitat insalubre, en particulier dans la capitale. Il s’agit notamment de mettre fin à l’occupation illégale de propriétés de Mahorais, sur lesquels des bidonvilles, occupés essentiellement par une population immigrée d’origine comorienne, ont été implantés il y a de nombreuses années.

Le chaos

Dans les faits, des cases sont détruites, une chasse à l’Homme et des affrontements sont à déplorer, des violence visent la population et plusieurs migrants en situation irrégulière sont interpellés, en vue de leur expulsion.

1800 gendarmes et policiers sont mobilisés sur place, par le ministère de l’Intérieur.

Depuis le lancement de l’opération, les tensions entre migrants, voyous et locaux n’ont cessé de croitre. Les barrages et les cas de violences urbaines se sont multipliés, ces derniers jours, dans un climat de peur de la population.

Témoignages

Mayotte est un département français situé dans l’Océan Indien et grand comme un peu plus de deux fois et demi Marie-Galante.

Un enseignant guadeloupéen y est expatrié depuis 8 ans. Mario nous décrit un quotidien difficile.

Il y a un climat de psychose. Les gens ont peur. Les gens sont un peu terrés chez eux. Les gens évitent de sortir.

Mario, Guadeloupéen installé à Mayotte depuis 8 ans

 

Amrat quant à lui est Français d’origine comorienne ; il travaille dans le milieu associatif. Lui aussi décrit un climat de crainte et une situation propice aux oppositions entre communautés.

Il y a deux sentiments qui règnent dans le territoire : le premier c’est un sentiment de crainte et, de l’autre côté, il y a le ras-le-bol des Mahorais, qui en ont marre de vivre tout ça (...). Quand on sort le matin, on n’est pas vraiment sûr de rentrer chez soi le soir.

Amrat, habitant de Mayotte, d’origine comorienne

L’opération "Wuambushu" doit durer deux mois.

L’opération "Wuambushu" doit durer deux mois.

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POUR ALLER PLUS LOIN : à consulter les articles de Mayotte lza 1ère sur l'opération "Wuambushu.