"Un pacte de refondation des urgences": Agnès Buzyn dévoile ses mesures pour les Urgences

La ministre de la santé a annoncé 12 nouvelles mesures pour tenter de mettre fin à la crise des Urgences qui dure depuis six mois. Des mesures qui sont accueillies en Guadeloupe avec prudence, tant l'attente spécifique est importante
Après avoir reçu les syndicats de médecins libéraux et le collectif inter-urgences, Agnès Buzyn a annoncé qu'elle prévoit de consacrer « plus de 750 millions d’euros » aux Urgences, entre 2019 et 2022.
La ministre a présenté une série de mesure dans un « pacte de refondation des urgences » qui, selon elle, viserait à « accélérer pour rendre les changements effectifs en joignant les efforts de tous, libéraux et hospitaliers ».

Des mesures censées reformer les services d’urgences


Un service d’accès aux soins Accessible 24/24 en ligne ou par téléphone
Ce service permet d’orienter les malades sur les questions de santé, une consultation en ville ou une téléconsultation vers les urgences. Le patient pourra avoir une consultation chez un généraliste dans les 24 heures.

Un circuit dédié aux personnes âgées
Les personnes âgées doivent pouvoir être admises directement dans des services de soins. Pour éviter le recours aux urgences, un dispositif d’astreinte d’infirmières de nuit en EHPAD sera généralisé.

Selon la ministre « L’hospitalisation par les urgences est toujours un moment d’anxiété pour les personnes âgées et nous souhaitons que les services d’urgence mettent en place des filières d’admission directe pour personnes âgées ».

Prendre soin du quotidien des urgentistes
« La sécurité des professionnels doit être une priorité dans tous les hôpitaux et devra faire l’objet d’un plan spécifique »

Interdiction de cumul d’emploi pour les médecins dans le secteur public

Les médecins intérimaires devront fournir lors de leur recrutement une attestation sur l’honneur sur le cumul d’activités

VOIR : 

Des mesures pour les Urgences

©guadeloupe

Un accueil prudent en Guadeloupe


Comme tous les services d'Urgences des hopitaux de France, celui de la Guadeloupe attendait beaucoup de l'annonce de ces mesures. Sans trop se faire d'illusion sur leur suffisance, les urgentistes de Guadeloupe veulent malgré tout espérer qu'elles contribueront à améliorer leurs conditions d'exercice. Les circonstances particulière de la Guadeloupe rendent encore plus cruciale l'élaboration d'un vrai schéma de réorganisation des urgences. Il faudra donc faire avec, en attendant mieux.
©guadeloupe
De son côté, l’Agence de Santé de Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy a annoncé qu’elle

lance immédiatement les travaux d’évaluation pour l’application sur le territoire des 12 mesures du plan national de refondation des urgences. A ce titre, elle évaluera les besoins spécifiques de la région de manière à utiliser au mieux les outils mis à disposition par le niveau national.

L'ARS dans la refondation des Urgences

Ces 750 millions d’euros promis par Agnès Buzyn sont une “mesurette” pour l’UTS-UGTG.
Cette enveloppe est loin d’être suffisante pour régler la crise des services des urgences en France.
Le syndicat est sur la même longueur d’ondes que le national, puisque le collectif Inter-Urgences, réuni aujourd’hui en assemblée générale, a voté la poursuite du mouvement de grève entamé il y a près de six mois.

Claudine Marathon, secrétaire général de l’UTS-UGTG


 Les 12 mesures du "pacte de refondation des urgences"

Mesure 1: le service d’accès aux soins en ligne ou par téléphone 24/24.
Mesure 2: renforcer l’offre de consultations médicales sans rendez-vous en cabinet, maison et centre de santé.
Mesure3: donner à la médecine de ville les mêmes outils de prise en charge que les urgences.
Mesure 4: offrir aux professionnels non médecins des compétences élargies pour prendre directement en charge les patients.
Mesure 5 :généraliser des parcours dédiés aux personnes âgées pour éviter les urgences.
Mesure 6: de la vidéo-assistance dans les Ehpad.
Mesure 7 :mieux utiliser les compétences médicales et soignantes rares en graduant les services d’urgences et en réformant les transports médicalisés.
Mesure 8: renforcer et reconnaître les compétences des professionnels des urgences.
Mesure 9: lutter plus efficacement contre les dérives de l’intérim médical.
Mesure 10:réformer le financement des urgences.
Mesure 11:renforcer la sécurité des professionnels exerçant aux urgences.
Mesure 12: fluidifier l’aval des urgences grâce à l’engagement de tous en faveur de l’accueil des hospitalisations non programmées.