Perquisition au siège de la Douane

La direction générale de la douane a été perquisitionnée le 6 juillet au matin sur instruction du parquet national financier dans le cadre d'une enquête sur l'acquisition d'un bateau qui n'a jamais été livré. À l'issue de la perquisition réalisée par la brigade de répression de la délinquance économique, aucune garde à vue n'a été prononcée et aucune audition réalisée.
L'enquête porte sur l'achat du « navire-intercepteur des Antilles » censé être basé sur l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin pour lutter contre le trafic de stupéfiants pour le compte de la direction régionale des gardes-côtes de la zone Antilles-Guyane. Dans un rapport publié le 8 février, les magistrats de la Cour des Comptes avaient critiqué un montage financier qui a coûté « très cher à l'administration ».
Entre février 2011 et fin 2012, la douane a versé, « en pure perte » 307 618,39 euros à un constructeur américain basé en Floride, selon la Cour des comptes. Dans son rapport, la Cour a relevé une série d'incohérences dans la gestion de ce marché et l'absence de réaction ou alors très tardive de la Douane pour faire valoir ses droits. Elle s'étonne aussi qu'aucune procédure disciplinaire n'ait été engagée à l'encontre des « fonctionnaires chargés de ces opérations et responsables de ces échecs ».
Dans un communiqué adressé au personnel, Rodolphe Gintz, directeur général de la Douane, indique que « notre administration été la victime d’un constructeur indélicat » et précise que « le tribunal administratif de Montreuil a très récemment condamné le fournisseur à reverser à la Douane les sommes dues, pour non respect des obligations contractuelles ».