Une résidante de la commune d'Anse-Bertrand est décédé, samedi, au CHU, après avoir été contaminée à la Covid-19, au sein du service gériatrie. Sa famille a déposé une plainte, pour "homicide involontaire par personne morale". Elle pointe du doigt les équipes de l'Hôpital et leurs process.
Une contamination au CHU
Souvenez-vous, un cluster de Covid-19 a été découvert, le 7 janvier dernier, au sein du service gériatrie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre/Les Abymes.
Ce mardi 12 janvier 2021, lors du point presse Covid hebdomadaire, Valérie Denus, la directrice de l'agence régionale de la santé (ARS) précisait que 28 personnes ont été diagnostiquées positives au virus, sur place, dont 13 patients.
Un décès est à déplorer, parmi ces personnes hospitalisées. Il s'agit d'une femme de 95 ans, qui a succombé, samedi 9 janvier 2021. Sa famille ne comprend pas comment une telle contamination a pu survenir, dans l'établissement de santé et concerner tant de personnes sensibles. Les proches de cette patiente ont décidé de porter plainte.
La demande d'explications de la famille
Ce n'était pas une dame grabataire, en fin de vie, au moment où elle a quitté sa maison de Campêche.
Maximiliène (c'est le prénom de cette Ansoise décédée de la Covid-19, au service gériatrie du CHUG) a été hospitalisée pour une douleur à la jambe.
Ses proches souhaitent que "l'hôpital reconnaisse sa responsabilité civile, morale et pénale, dans cette situation."
Selon son petit-fils, Jean-Pierre Monfils, les médecins ont reconnu avoir fait le choix de ne pas la mettre en réanimation, dès lors qu'elle a été contaminée à la Covid-19, compte tenu de son grand âge. Pour lui, ils lui ont, donc, refusé une chance de survie. L'homme est indigné.
Il a été joint par Pascal Pétrine :
Jean-Pierre Monfils : "Ils ont pris une décision à partir de sa date de naissance"
La famille a porté plainte, au commissariat de Pointe-à-Pitre, lundi 11 janvier 2021, pour "homicide involontaire par personne morale".
Un relâchement dans le respect des gestes barrière ?
Cette dame respectait scrupuleusement les gestes barrières et les recommandations des autorités, pour se prémunir du coronavirus, selon son petit-fils.
Afin d'endiguer la chaîne de contamination, Valérie Denux rappelait, hier, l'importance, pour les visiteurs de l'hôpital, de respecter scrupuleusement le protocole sanitaire imposé dans les murs de l'établissement de santé.
Quant à la direction du CHU que nous avons contacté, elle n'a pas souhaité faire de commentaire, suite à ce triste évènement. Bien entendu, elle regrette que ce décès soit survenu.
Tout de même, Gérard Cotellon, le directeur général du Centre hospitalier universitaire de la Guadeloupe, était l'invité d'Olivier Lancien, dans le rendez-vous radio de Guadeloupe La 1ère, "La Grande Interview".
Quant à l'existence de ce cluster, il expliquait que le directoire est lui-même en recherche d'explications. Les équipes font face, tant bien que mal, à la situation... mais aussi aux familles parfois pressantes :
J'ai des équipes qui sont un peu épuisées, par cette épidémie et la gestion de cette épidémie, au CHU. Probablement un peu de relâchement dans le respect des gestes barrières...
Mais, au-delà de ça, nous avons aussi eu à faire face, pendant la période des vacances de Noël et de jour de l'an, à des demandes réitérées, très pressantes des familles, pour pouvoir visiter leurs proches, en étant à plusieurs dans les chambres. Et cela a été assez compliqué à gérer.
La règle, au CHU, c'est un visiteur par patient et par jour.
Or, nous avons eu beaucoup de pression, dans cette période où il y avait des gens en vacances, qui avaient une demande légitime de pouvoir visiter leurs proches et en ne respectant pas toujours cette consigne.