Le vétiver aux vertus olfactives réputées dans le monde du parfum est aussi un précieux allier pour lutter contre l’érosion des sols. Une qualité documentée depuis la seconde moitié du XXe siècle et avec laquelle certaines îles des Caraïbes renouent. C’est le cas à Trinidad où la culture de cette plante herbacée est encouragée depuis une décennie. Il s’agit pour les autorités de l’île de contrer les effets délétères des pluies cycloniques comme les glissements de terrains.
C’est dans le Nord de Trinidad dans la région de Maraval à Paramin précisément, que les autorités trinidadiennes développent cette stratégie. Avec le concours d’une association non gouvernementale "IAMovement" qui promeut une démocratie climatique, un programme soutient la plantation du vétiver sur les flancs escarpés des collines de la région.
L’objectif est double : limiter les pertes de la couche fertile des sols et assurer ainsi aux maraîchers une meilleure production et lutter contre les glissements de terrain fréquents dans cette zone.
Si Trinidad se trouve aux limites de la zone d’impact des cyclones car située très au sud, elle subit néanmoins les effets associés aux ouragans comme les précipitations.
Alors comment une petite plante comme le vétiver peut-elle assurer cet exploit ? C’est tout simplement grâce à ses racines. Un réseau particulièrement résistant et qui pénètre profondément dans les sols. Les racines peuvent s’enfoncer de 3 mètres, deux ans seulement après avoir été plantées. En 1996, une étude scientifique avait établi que “leur résistance à la traction, c’est-à-dire la contrainte maximale qu’un matériau peut supporter avant de se briser était environ un tiers de celle de l’acier".
Pour peu que les plants de vétiver soient disposés correctement, il se forme alors un véritable mur qui stabilise l’ensemble du sol. Un mur végétal sur lequel Trinidad mise pour l’avenir. 158 000 plants ont été semés dans 9 communautés à travers le pays. Et cette espèce originaire d’Asie ne constitue pas un danger en tant qu’espèce exotique envahissante puisqu’elle a besoin de la main de l’homme pour se propager.