Après le 7 décembre, le 1er février et le 15 mars, ce 5 mai marque le 4e jour d'audience du procès de Gaby Clavier. Le secrétaire général de l'UTS-UGTG est poursuivi pour des menaces de mort réitérées à l'encontre du directeur du centre hospitalier universitaire d'alors, Gérard Cotellon. Des faits commis le 29 juillet 2021.
Comme à l'accoutumée, de nombreux militants et sympathisants se sont réunis autour du tribunal, en soutien au syndicaliste.
Quelques minutes avant le début de l'audience, c'est un Gaby Clavier serein qui s'est exprimé, affirmant (en créole) qu'il n'y avait pas de "syndicalisme offensif et engagé sans être, à un moment de son parcours, inquiété par la justice". Avant d'ajouter qu'"il faut parfois faire entrave à la loi pour la faire respecter et faire avancer le droit".
C'est un peu avant 9h30 que l'audience a débuté. Se sont exprimés durant la matinée, les deux avocats de Gérard Cotellon, Mes Jocelyn Troupé et Yannick Louis-Hodebar.
Ensuite le procureur général, Patrick Desjardins, avant les avocats de la défense : Mes Sarah Aristide, Evita Chevry, Gabriel Danchet, Tacite père, Ernest Daninthe, Joselaine Gelabale, Harry Nirelep et Socrate-Pierre Tacita.
Cette fois, Gérard Cotellon, malgré son désir d'être présent, suit l'audience à distance, depuis l'île de La Réunion où il a été nommé directeur de l'Agence régionale de santé, en avril dernier.
Selon ses avocats, l'ancien directeur "savait qu'être à la direction du CHUG aurait été difficile mais n'aurait pas forcément imaginé un tel parcours judiciaire".
Stratégiquement, les avocats du secrétaire général de l'UTS UGTG font abstraction de l'accusation portée contre leur client pour faire le procès de l'hôpital et du système de santé en Guadeloupe.
Les avocats de Gérard Cotellon ont, eux, cherché, lors des plaidoiries, à recentrer les débats sur l'accusation de menaces de mort. "Les mots ont un sens qu'ils soient prononcés en créole ou pas", a martelé Me Hodebar.
Une ligne appuyée par Me Troupé, affirmant que les paroles prononcées par Gaby Clavier ne relevaient pas de "poésie de la langue de chez nous mais étaient bien des propos répréhensibles en référence au code pénal".
Pour eux, il ne faut pas oublier que Gérard Cotellon est une victime.
Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins a requis :
- 6 mois d'emprisonnement assorti d'un sursis intégral au vu du casier judiciaire de Gaby Clavier et justifié par la gravité des faits et l'absence présumée de remise en question de la part du syndicaliste,
- 2 000 euros pour l'infraction de refus de se soumettre aux prélèvements biologiques
- et une interdiction de paraître pendant 5 ans dans l'enceinte du CHU voire ses abords.
Quelques minutes avant, Me Hodedar, avocat de Gérard Cotellon réclamait 4 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral subi.
En fin de matinée, ce sera au tour de la Défense de faire son exposé.