Qu'est-ce qui peut expliquer l'attaque mortelle de requin de jeudi, à Saint-Martin ?

Suite au décès d'une baigneuse, attaquée par un requin, jeudi, à la Baie Orientale de Saint-Martin, l'arrêté d'interdiction de baignade et d'activité nautique est prolongé jusqu'au 16 décembre, sur tout le littoral du territoire. Ces faits sont extrêmement rares dans nos eaux.

Que s'est-il passé, jeudi ?

Le rapport de l'autopsie, pratiquée sur le corps de la victime, est formel : c'est bien un squale qui a sectionné la jambe de la malheureuse et provoqué de multiples autres morsures. Probablement un requin-tigre de 3 à 4 mètres, a précisé la préfecture.
Pour rappel, un touriste française de 38 ans se baignait, à un peu plus de 100 mètres du rivage de la Baie Orientale, à Saint-Martin, quand elle a été attaquée, ce jeudi 10 décembre 2020. C'était en début d'après-midi. La jeune femme a succombée à ses blessures. Elle était venue dans l'île pour profiter d'une année sabbatique.
 

Interdiction de baignade jusqu'au 16

Par mesure de précaution, les autorités locales ont prolongé l'interdiction de baignade et d'activités de loisirs nautiques nécessitant une mise à l'eau, sur l'ensemble des plages de la partie française de l'île. Initialement prévue pour durer 24 heures, elle s'étend désormais jusqu'au mercredi 16 décembre 2020.
Le gouvernement de la partie Hollandaise du territoire n'a, pour l'heure, pas emboité le pas de la préfecture de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Aucune restriction n'a été imposée à la population.
 

Comment expliquer cette attaque ?

Les attaques mortelles de requin sont extrêmement rares, dans la zone. Il y en a eu cinq dans la Caraïbe, ces dix dernières années et six, dans le monde, l'an dernier.
Si bien que cet accident provoque émoi et incompréhension, sur place.

La population est appelée à faire preuve de vigilance.
Les baignades, lorsque l'eau est trouble, est déconseillée, par exemple. C'était le cas jeudi et le requin a peut-être confondu la victime avec une proie, selon l'argument développé par des spécialistes.
Idem, dans l'obscurité
Par ailleurs, il ne faut pas nourrir les poissons, a-t-il aussi été indiqué. Car cela change leur comportement naturel.
En clair, c'est aux Hommes d'adopter les bonnes attitudes... pas à l'animal.
C'est ce qu'a expliqué Océane Beaufort, coordinatrice du réseau requin des Antilles Française, membre de l’association "Kap natirel", à Franck Aristide :

Océane BEAUFORT - Les bons gestes

Le fait de nourrir les requins afin de les observer, à des fins touristiques est à bannir, selon Océane Beaufort :

Océane BEAUFORT - gare au fooding des requins !

Enfin, l’idée de mener des pêches punitives s’avère complètement inutile, affirme la coordinatrice du réseau requin des Antilles Française :

Océane BEAUFORT - halte aux pêches punitives

Océane Beaufort, coordinatrice du Réseau Requins des Antilles françaises

A compter de ce lundi 14 décembre, un groupe de travail composé d'experts mondiaux, commencera à plancher sur les bonnes mesures à mettre en place, à Saint Martin, pour éviter ce type d’attaque.


Les Guadeloupéens sont-ils inquiets ?

Pas de quoi appréhender et renoncer aux eaux bleues qui s'offrent à eux, pour les Guadeloupéens.
Même s'ils sont choqués de ce qui est arrivé, ils ne pensent pas aux requins, quand ils vont à la plage.
L'exemple de quelques baigneurs et surfeurs rencontrés à Sainte-Anne :
©Eddy Golabkan et Rémy Defrance - Guadeloupe La 1ère