Refus d’un gouvernement NFP : le député socialiste Christian Baptiste dénonce le « mépris » d’Emmanuel Macron

Le député guadeloupéen Christian Baptiste, à l'Assemblée nationale.
Depuis mardi, le président de la République a ouvert le deuxième cycle des consultations, pour former le nouveau gouvernement post-élections législatives. De nombreux députés ultramarins se plaignent de l’instabilité actuelle et accusent le chef de l’Etat lui-même d’être à l’origine de cette situation, jusqu’ici inextricable.

Le président de la République a poursuivi ses consultations, hier (mardi 27 août 2024), pour tenter de trouver un premier ministre à la France. Lundi soir, Emmanuel Macron a fermé la porte à un gouvernement du Nouveau Front Populaire (NFP) conduit par Lucie Castets. Selon lui, un tel choix risquerait de porter atteinte à la "stabilité institutionnelle".

Cette décision est synonyme de "déni", du point de vue de la Gauche, alors que les urnes ont donné ce courant politique vainqueur, lors des législatives de juin/juillet 2024. Le député NFP du groupe socialiste Christian Baptiste parle, lui, de "mépris". Le parlementaire guadeloupéen accuse en retour le chef de l’Etat de, lui-même, être à l’origine de cette instabilité et d’une impasse.

Nous naviguons à vue. Il faut dire les choses très clairement : le président Macron s’est trompé quand il a dit "il n’y a ni Droite, ni gauche". On le vit aujourd’hui : il y a une Gauche et une Droite. La Gauche est autour du NFP avec le projet que nous avons proposé. Dans la Droite, il y a la coalition macroniste, avec Les Républicains (LR) et autre. Et, bien évidemment, vous avez l’Extrême Droite.

Christian Baptiste, député NFP du groupe socialiste

L’élu Saintannais rappelle que la population a voté en majorité pour le programme proposé par le NFP.
Il estime que la Droite, dont il attend de savoir ce qu’elle propose, n’a pas répondu aux enjeux et aux défis à relever en France, notamment en Guadeloupe (continuité territoriale, pouvoir d’achat, mobilité, changement climatique, etc.).

Emmanuel Macron cherche le candidat idéal à Droite ; mais il ne renie pas certains candidats socialistes, comme l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve, ou le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.
Il faut une certaine verticalité, selon Christian Baptiste.

Bernard Cazeneuve n’est pas au parti Socialiste ; il est sûrement socialiste, mais il n’est pas encarté. Le maire de Saint-Ouen a déjà dit non ; il a défendu le programme du Nouveau Front Populaire. Je pense qu’en politique, il faut savoir être loyal et honnête. On peut ne pas être d’accord, par exemple sur certaines positions de La France Insoumise (LFI), mais il y a un accord, une entente, entre les Socialistes, les Ecologistes, les Communistes et la LFI [NDLR : composantes du NFP] et une proposition de premier ministre. Nous devons nous arrêter là, parce que nous avons un programme à mettre en œuvre.

Christian Baptiste, député NFP du groupe socialiste

Christian Baptiste ne renie pas l’intérêt d’échanges et de discussions, dans le cadre de la démocratie parlementaire, sur des points précis. Mais, pour lui, le programme global à concrétiser est celui qui a remporté le plus de suffrages, aux dernières élections... un scrutin organisé suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, par le président de la République.

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