Une enquête a été ouverte, en République dominicaine, suite au viol présumé d'une adolescente haïtienne de 14 ans, par un agent de services de migration, lors d'une opération de contrôle, ont annoncé les autorités dans un communiqué vendredi 12 avril 2024. La Direction générale des migrations (DGM) a ainsi donné suite à une plainte déposée auprès du ministère public, dans la province de La Altagracia, où se situe la station balnéaire de Punta Cana (Est du pays). "L'institution interroge tous les inspecteurs de l'immigration qui ont participé" à une opération anti-immigration, le 5 avril, "lorsque l'action signalée a eu lieu", précise le communiqué.
Un viol et une menace de mort
Selon Santiago Molina, défenseur des droits humains qui conseille la famille de la victime, des agents cagoulés de la DGM ont fait du porte-à-porte, à l'aube, dans le quartier où vivait la victime, pour extorquer de l'argent aux Haïtiens sans papiers. L'adolescente, seule au domicile de ses parents partis travailler, aurait été violée, puis emmenée au centre de détention de la DGM, "où ils l'ont menacée de la tuer" si elle parlait, a expliqué le défenseur à l'Agence France Presse (AFP).
La famille a néanmoins décidé de porter plainte.
Un acte condamné par la présidence dominicaine
La présidence dominicaine a condamné le viol "avec la plus grande fermeté". "Cet acte ne restera pas impuni", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Homero Figueroa.
Le président Luis Abinader, candidat à sa réélection en mai, a fait de la lutte contre l'immigration haïtienne un thème principal de campagne. Son gouvernement a multiplié les opérations contre les migrants sans papiers, construit une clôture sur la frontière avec Haïti et renforcé la présence militaire le long de celle-ci.
Depuis septembre, les points de passage migratoires ont été fermés alors qu'Haïti, pays le plus pauvre des Caraïbes avec lequel la République dominicaine partage l'île d'Hispaniola, s'enfonce dans la crise et la violence des gangs.