RSA : 90 millions de reste à charge pour le Département en 2020

La semaine dernière, le Département dans un communiqué, alertait sur l'augmentation exponentielle du financement du revenu de solidarité active (RSA) en Guadeloupe. Une estimation du chiffre est aujourd'hui connue. En 2020, il pèserait près de 90 millions d'euros.
Le chiffre a été lâché par le sénateur Victorin Lurel lors de la présentation d'un amendement visant à compenser les hausses des dépenses liées au RSA entre 2019 et 2020. En la matière, il a entendu l'appel au secours de Josette Borel-Lincertin lancé il a quelques jours.

Pour rappel, l'État ne compense pas le reste à charge du RSA. Ainsi, lorsque la totalité de la somme qu'il a alloué est épuisée, c'est le conseil départemental, collectivité compétente en la matière, qui doit provisionner les montants restant à distribuer.

Or, le volume de ces montants connaît, depuis l'année 2020, une augmentation exponentielle. En 2019 déjà, c'étaient 71 millions d'euros qui pesaient sur le budget de la collectivité. Pour 2020, la crise sanitaire et économique aidant, ce chiffre est gonflé de 20 millions supplémentaires, pour atteindre la somme de 90 millions d'euros. 
 

Une centralisation qui tarde

Le RSA a déjà été recentralisé dans plusieurs départements d'Outre-Mer, notamment la Guyane et la Réunion. Des pourparlers sont en cours pour Mayotte et pour la Guadeloupe. Toutefois, ces pourpalers entraînent souvent un retoquage des critères d'attribution par le gouvernement. Dans le cas la Guyane, il a tenté d'allonger de cinq à quinze ans la durée de résidence préalable ininterompue pour les étrangers candidats à l'aide, avant de l'intervention des parlementaires.

Lors de la séance du 25 novembre 2019, Victorin Lurel déclarait que les négociations entre la Guadeloupe et l'État ne trouvaient pas d'accord puisque "les conditions proposées semblent loin d'être optimales." Un tel alourdissement de l'aide ne devrait pas aider à dénouer l'affaire.

Prise de parole de Victorin Lurel au Sénat.