La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la décision de la vice-procureure, Christelle Bellet de ne pas siéger, la semaine dernière en audience collégiale de trois magistrats, dont l'un était remplacé par un avocat.
J’ai appris opportunément, au milieu de l'audience qui avait pourtant commencé en ma présence, que la vice-procureure refusait de revenir plaider en ma présence et exigeait une modification de la composition du tribunal.
Maître Marc Vayrac, avocat
Et pendant deux heures, il n'y a plus d'audience... Et cela impacte qui ? Cela impacte la greffière qui est attend que l'audience reprenne... Cela impacte ses collègues magistrats qui ne peuvent pas continuer les audiences. Cela impacte les justiciables qui sont là depuis huit heures, et qul doivent attendre pendant plus de deux heures que cette dame, qui fait des caprices, parce qu’il faut dire les choses, daigne sortir de son siège pour pouvoir venir prendre l’audience. Et puis cela impacte aussi les avocats parce que c'est presque du harcèlement vis-à-vis de quelques consœurs qu’elle a prise en grippe pour on se ne sait quelle raison.
Maître Marie-Michelle Hildebert, représentante du barreau et de l'Ordre des avocats de Guadeloupe
Une attitude sans fondement juridique selon les avocats qui dénoncent "des atteintes graves à la dignité de la profession". Lassés du comportement jugé méprisant de la subtitute depuis plus de deux ans et l'échec de tentative de règlement du conflit, les robes noires se rebellent.
Il y a aujourd'hui un ras-le-bol général de notre avocature de la Guadeloupe qui dit stop. Aujourd'hui, nous avons décidé qu'à compter de maintenant et sine die, il n’y aura plus de plaidoiries d’avocats tant que cette dame, vice-procureure de Saint-Martin sera dans la composition du tribunal.
Maître Marie-Michelle Hildebert
Il s'agit justement de bloquer aujourd’hui pour pouvoir mettre en place un véritable climat de justice avec de nouveaux éléments, de nouvelles dispositions, qui permettaient à chacun d'être dans un climat serein.
Maître Pascal Bon, représentant de l'Union des jeunes avocats
Interrogé sur cette colère contre la représentante du ministère public, le procureur général veut calmer le jeu.
Je vais me rapprocher du Batonnier de l’Ordre de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, pour discuter avec lui de la manière dont nous pouvons apporter une solution à cette situation. Ce que je souhaite, c’est qu'à Saint-Martin compare ailleurs, la justice soit sereine, soit harmonieuse et de façon à ce que chacun joue son rôle pleinement, de part et d'autre.
Eric Maurel, procureur général
Les 15 avocats de Saint-Martin, soutenus par le Bâtonnier de l’ordre et l’Union des jeunes avocats souhaitent le départ de la vice-procureure pour le bien, disent-ils, de l’ensemble de la communauté de l'île.