Le saviez vous , Le 1er juin est aussi la Journée mondiale des parents

C'est l'ONU qui est à l'origine de cette journée mondiale. Dans sa résolution du 17 septembre 2012, l'Assemblée Générale a proclamé le 1er juin, Journée mondiale des parents, pour mettre à l'honneur les parents du monde entier.
En 1971, le Monde Diplomatique, abordant la question de la famille nucléaire et prenant l'exemple suédois, soulignait que "C’est dans la transformation des conceptions traditionnelles de la famille que, sur le plan social, les Suédois se montrent actuellement les plus hardis. Non qu’ils prêchent, comme on veut trop souvent le faire croire, un libertinage sexuel agrémenté d’ « épices » réputées « scandinaves », telles que le mariage de groupe ou les « communes » basées sur la promiscuité la plus totale. Ils sont, au contraire, engagés dans une remise en question lucide et courageuse des structures de base de la société industrielle.

Cette remise en question n’est pas un simple jeu de sociologues en mal d’expériences nouvelles. Elle est fondée sur quelques observations avec lesquelles tous les analystes de la société contemporaine ne peuvent qu’être d’accord : l’urbanisation accélérée, l’industrialisation, l’allongement de la vie du couple, ont créé une situation familiale explosive à laquelle il convient de chercher des remèdes originaux et courageux. La famille « nucléaire », composée des deux parents et des enfants, constitue de plus en plus souvent, dans les appartements étriqués des villes modernes, un champ clos où s’affrontent rivalités et parfois véritables haines. Il faut d’urgence trouver des substituts à la grande famille rurale d’autrefois, où grands-parents, oncles, tantes, cousins et cousines constituaient d’appréciables états-tampons entre les parents et les enfants, et où la mère de famille avait aussi une fonction professionnelle et sociale.
Près de cinquante ans plus tard, la famille traditionnelle a beaucoup changé. Le curseur des normes de la société n'a eu de cesse de changer relégant ce regard de 1971 au rang des archives. Pourtant, il avait pressenti les bouleversements qui allaient s'opérer sans pour autant les définir. 
Dans son ouvrage intitulé "La famille aujourd'hui Entre tradition et modernité" publié en janvier 2017, Sébastien Dupont (*) constate que : "Il existe désormais une multitude de configurations familiales : familles traditionnelles, familles monoparentales, familles recomposées, familles homoparentales… Certains y voient un éclatement de l’institution familiale. Pourtant, la famille n’a jamais été une valeur aussi forte ; elle attire vers elle l’essentiel de la population, des homosexuels aux couples traditionnels. Tous veulent « faire famille » et poursuivent un même idéal, celui de la « bonne famille », vue comme un lieu d’affection et d’épanouissement.

"Faire famille, oui, mais comment ? "


En 2015, une étude de l'INSEE laisse apparaitre que, en France, le mariage reste le modèle dominant même si les divorces continuent à augmenter. Marié avec enfant, ce type de famille traditionnelle concerne 73% des adultes en couple. 23% font le choix de l'union libre. Seuls 4% optent pour le Pacs. La famille, plus largement, connait des mutations comme le révèle l'étude de l'INSEE. Entre 1999 et 2011, les familles monoparentales passent de 16 à 20%. Des parents célibataires qui sont des femmes à 85%, des mères souvent précaires.

Dans son encyclique "Amoris Laetitia" au sortir d'un synode sur la famille conclut que :

 Au risque de simplifier à l’extrême, nous pourrions dire que nous vivons dans une culture qui pousse les jeunes à ne pas fonder une famille, parce qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Par ailleurs la même culture offre à d’autres tant d’options qu’ils sont aussi dissuadés de créer une famille ». Dans certains pays, de nombreux jeunes « sont souvent induits à repousser leur mariage pour des problèmes économiques, de travail ou d’études. Parfois aussi pour d’autres raisons, comme l’influence des idéologies qui dévaluent le mariage et la famille, l’expérience de l’échec d’autres couples qu’ils ne veulent pas risquer de vivre à leur tour, la peur de quelque chose qu’ils considèrent comme trop grand et trop sacré, les opportunités sociales et les avantages économiques qui découlent de la simple cohabitation, une conception purement émotionnelle et romantique de l’amour, la peur de perdre leur liberté et leur autonomie, le refus de quelque chose qui est conçu comme institutionnel et bureaucratique »

Une chose est sûre, et c'est probablement la raison première de la décision de l'ONU de faire du 1er juin une journée mondiale des parents, quelle que soit la sphère dans laquelle ils décident d'évoluer, les parents doivent garantir aux enfants un climat de bonheur, d'amour et de compréhension, afin de leur permettre de grandir et de les rendre aptes à affronter l'avenir.


(*) Sébastien Dupont, Psychologue, thérapeute familial, chercheur associé à l’Université de Strasbourg. Il est l’auteur de Seul parmi les autres : le sentiment de solitude chez l’enfant et l’adolescent (Érès, 2010).