600 millions de dollars : c’est la somme promise à Haïti, par ses partenaires internationaux, pour aider à la reconstruction du Sud du pays, ravagé par le tremblement de terre du 14 août 2021.
La somme est conséquente, mais c'est bien moins que ce que demandait l’administration haïtienne.
Pas de quoi décevoir, malgré tout, Ariel Henry, dont le gouvernement réclamait près de deux milliards de dollars.
Expression de la solidarité internationale
Le premier ministre haïtien a remercié la communauté internationale, pour son soutien, au terme de la Conférence des Donateurs, qui s’est tenue à Port-au-Prince mercredi 16 février 2022. Il a assuré les partenaires que les fonds promis seront utilisés dans la transparence et au service de la population du grand Sud :
Ariel Henry : "Nous savons que c'est l'argent des contribuables des pays donateurs. Je veillerai à ce que chaque dollar aille aux personnes qui en ont le plus besoin".
L'Agence des États-Unis pour le développement international (en anglais : United States Agency for International Development, USAID), qui fait partie des donateurs, promet d’ajouter 50 millions de dollars à ce qu’elle donne déjà à Haïti.
Le Canada devrait débloquer 19.5 millions de dollars.
La Banque mondiale offre 194 millions.
La Norvège, contribue à hauteur de 6 millions.
Et la Banque Interaméricaine de Développement ajoute 80 millions de dollars au pot commun.
"Ces donations, grandes et petites, démontrent que la communauté internationale est engagée à travailler avec le gouvernement et les gens de ce pays", a déclaré
De lourds dégâts
Pour rappel, le séisme d'août dernier a tué plus de 2200.
Plus de 130.000 maisons n'ont pas résisté à la puissante secousse sismique.
Trois écoles sur quatre de la région ont été détruites ou sévèrement endommagées, durant la catastrophe.
Les 600 millions de dollars de promesse de dons représentent 30% de la somme nécessaire pour la reconstruction des régions dévastées, évaluée à près de deux milliards de dollars.
Un milliard devrait aller à la reconstruction des logements.
Il faudrait 400 millions de dollars pour relever le secteur de l'éducation, sur place.
Tirer des leçons de 2010
En 2010, après le terrible séisme qui avait tué plus de 200.000 personnes et jeté à la rue un million et demi d'Haïtiens, l'aide internationale d'ampleur n'avait pas du tout été coordonnée et s'est au final révélé très peu efficace.
Douze ans après le drame, le centre-ville de Port-au-Prince, dont plusieurs ministères et le palais présidentiel, n'a toujours pas été reconstruit.
Faute d'organisation dans le relogement des sinistrés, les constructions anarchiques ont gagné des zones entières de la capitale, souvent non constructibles, plaçant des milliers de familles à la merci d'une prochaine catastrophe naturelle.
Alors qu'Haïti est plongée, aujourd'hui, dans une profonde crise de gouvernance, sans dirigeant légitime, sept mois après l'assassinat du président Jovenel Moïse, les bailleurs assurent que la gestion des fonds promis sera contrôlée, pour éviter corruption et détournement.
Le fond de placement, développé par les Nations Unies, "garantira que l'argent des donateurs sera décaissé de manière responsable, efficace et réfléchie, afin d'apporter le maximum de transparence et d'impact possible dans la vie des Haïtiens", a affirmé la secrétaire générale adjointe de l'ONU.