Séisme Haïti : Le bilan s'alourdit au fil des heures

Haïti est encore sous le choc, 2 jours après le séisme de magnitude 5,9 qui a frappé le nord-ouest du pays. Une secousse suivie de deux répliques. Un premier bilan fait état de 15 morts. Mais il pourrait encore largement s'alourdir, selon les autorités haïtiennes.
Haïti, encore une fois touchée par une catastrophe naturelle. Le tremblement de terre d'une magnitude de 5,9 sur l'échelle de Richter a eu lieu dans une des régions les plus pauvres d'Haïti. Les dégâts sont considérables. D'autant plus que des répliques créent la panique chez les habitants.
 

Un tremblement de terre et plusieurs répliques 

Il était 20h10, ce samedi 6 octobre, quand le nord-ouest du pays a été secoué par un violent séisme. Un séisme de magnitude 5,9 dont l'épicentre a été enregistré à 19 kilomètres au nord-ouest de la ville côtière de Port-de-Paix, a annoncé l'institut géologique américain USGS. Le tremblement de terre a été ressenti jusqu'à Port-au-Prince, la capitale. Mais c'est l'une des régions les plus pauvres, le nord-ouest de l'île, qui a été fortement touchée.
La secousse a été suivie d'une réplique de 5,2 sur l'échelle de Richter, dimanche, dans l'après-midi. Puis d'une autre, de magnitude 4,2, dans la nuit de dimanche à lundi, à 1 heure 04, dont l'épicentre était, encore une fois proche de Port-de-Paix, à 33 kilomètres au nord de la ville. 
De nouvelles secousses qui ont provoqué des scènes de panique dans les rues. 
 

Un bilan provisoire qui risque de s'alourdir

Au moins 15 personnes ont été tuées dans le nord-ouest d'Haïti, secoué par un séisme d'une magnitude de 5,9 samedi en fin de soirée, ont annoncé les autorités. On dénombre au moins 333 blessés à Port-de-Paix, Saint-Louis du Nord, Ile de la Tortue et Gros-Morne. 40 bâtiments ont été touchés, 4 écoles nationales détruites et 7 000 maisons détruites : c'est le dernier bilan (partiel) du séisme du 6 octobre communiqué par la direction de la Protection civile haïtienne.
De son côté, le président Jovenel Moïse a exhorté, sur Twitter, la population "à garder son calme", ajoutant que "le système de gestion de risques et les directions régionales de la Protection civile sont en alerte pour assister les habitants des zones touchées".
Une cellule de crise, incluant plusieurs ministères, a été mise en place "afin de coordonner l'ensemble des réponses d'urgence à apporter", a tweeté le Premier ministre d'Haïti, Jean-Henry Céant.
Le ministère de la défense a envoyé, dès dimanche, dans les zones les plus touchées, un contingent de 100 soldats, d'infirmiers et de médecins. 
Dans cette région, l'une des plus pauvres du pays, certaines zones sont rendues difficiles d'accès, en raison de l'état des routes, notamment. Les autorités s'attendent donc à voir le bilan provisoire s'alourdir, quand l'accès vers ces régions sera rendu possible.
 

Une naissance qui redonne de l'espoir

Les blessés ont été conduits à l'hôpital de Port-de-Paix, lui aussi touché par le séisme. Faute d'électricité, de moyens, certains patients sont décédés, selon les responsables de l'établissement. Iici, on manque de tout... Matériel médical, médicaments, sont achetés par les patients pour se faire soigner.  
Mais le chaos a laissé place à l'émerveillement, la naissance d'une petite fille dans la nuit de dimanche à lundi. C'est la journaliste, Amélie Baron, correspondante en Haïti qui a publié sa photo sur son compte twitter.                    

Le souvenir de 2010 ravivé 

La secousse de plusieurs secondes a été ressentie jusque dans la capitale Port-au-Prince, suscitant l'émotion auprès des habitants qui restent traumatisés par le séisme qui avait ravagé la ville et ses environs en 2010.                  
Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter avait causé la mort de plus de 200.000 personnes, en blessant plus de 300.000 autres.                
Plus d'un million et demi de personnes s'étaient trouvées à la rue à la suite de cette catastrophe dont les dégâts avaient été évalués à hauteur de 120% du PIB national.                
Les structures et l'organisation de l'État haïtien avaient beaucoup souffert de la catastrophe. Au bout de trois jours, l'état d'urgence avait été déclaré sur l'ensemble du pays pour un mois. De très nombreux bâtiments avaient été détruits, dont le Palais national et la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince.