Semaines sur la santé mentale : des troubles qui nous rongent de plus en plus

C’est le lancement, ce lundi 7 octobre 2024, des Semaines d’information sur la santé mentale (SISM), qui sont organisées jusqu’au 20 octobre à l’échelle nationale.
Le thème de cette 35^ème édition est "En mouvement pour notre santé mentale". En cette année olympique, le sport reste présenté comme vecteur d’un équilibre salvateur. Outre la nécessité de déstigmatiser les patients, d’informer le grand public, de promouvoir des solutions et de fédérer autour de cette vaste problématique, il s’agira de réfléchir aux possibilités de développer l’activité physique en lien avec la prise en charge de la santé mentale. Ces quelques jours seront aussi l’occasion pour les professionnels du secteur, les associations et les citoyens d’organiser ou contribuer aux nombreuses actions de sensibilisation prévues.

En Guadeloupe, c’est l’Etablissement public de santé mentale (ESPM) qui pilote cet évènement pluriel, en partenariat avec les collectivités et les structures de prise en charge des malades. Des sites arrivés au bout de leur capacité d’accueil, tant les maladies mentales gagnent du terrain localement, comme outre-Atlantique.

1 Français sur 5 et 34% des Guadeloupéens concernés

Le premier ministre Michel Barnier a décrété la santé mentale "Grande cause nationale" en 2025. Cette annonce a été faite le 1er octobre dernier, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Le chef du gouvernement notait alors qu’il y a encore beaucoup à faire, notamment en termes d’accompagnement des malades et des aidants.

Des problèmes de santé mentale touchent 1 Français sur 5 et particulièrement des jeunes. L’impact sur les familles et sur les proches est immense. Les maladies psychiques sont le premier poste de dépense de l’Assurance maladie. Ces maladies se soignent et la prévention est essentielle (...). Nous ferons de la santé mentale la Grande Cause Nationale 2025.

Michel Barnier, premier ministre

En Guadeloupe, près de 11.000 patients étaient suivis en hôpital psychiatrique en 2023, soit 14% de plus qu’en 2019 ; c’est la preuve que ce phénomène croit localement. 34% de la population locale est concernée, soit près de 100.000 personnes de plus de 18 ans.
Dans ce contexte, les structures spécialisées de l’archipel sont saturées ; elles disposent de 433 lits et places, à partager entre adultes et enfants. Il conviendra d’évoquer ce manque de moyens criants lors de SISM.

Les troubles psychiques sont donc fréquents, dans la région comme dans l'Hexagone, d’où le fait qu’ils soient considérés comme un enjeu de santé publique.
Pour Michel Barnier, les personnes qui souffrent de troubles mentaux doivent bénéficier des soins adaptés et bénéficier de dispositif d’inclusion, notamment en milieu scolaire et dans le monde de l’emploi.

Un programme pluriel

Les SISM 2024 zooment sur les bienfaits de la pratique du sport. Selon le message véhiculé, la mise en mouvement favorise une meilleure santé mentale.

Ainsi, parmi les dizaines de rendez-vous proposés en Guadeloupe, jusqu’au 20 octobre, il est question de zumba géante et diverses autres incitations à bouger.

Le programme des SISM 2024 est diversifié. On compte, parmi les temps forts :

• Un ciné-débat est prévu le 9 octobre aux Abymes.
• Une table ronde sur le thème "Santé mentale et entrepreneuriat : prévenir, reconnaître, agir" aura lieu le 10 octobre, à Baie-Mahault.
• Une conférence-débat, le 15 octobre, au Gosier, autour de "La journée architecture et psychiatrie aux Antilles". Professionnels de santé et architectes y évoqueront la possibilité de créer des environnements thérapeutiques, favorisant le soin et le bien-être des patients.

Tous les établissements en charge de la santé mentale en Guadeloupe ouvriront leurs portes, pour l’occasion.

REVOIR/ Le 29 février 2024, la rédaction de Guadeloupe La 1^ère consacrait un débat à la santé mentale dans l’archipel. Une émission télévisée, présentée par Ludivine Guiolet, à (re)voir en cliquant ici.

À LIRE AUSSI/ Le suicide, un mal bien présent mais encore tabou en Guadeloupe et une prise en charge de la santé mentale insuffisante – 11/09/2024.