Jean-Louis Francisque est visiblement devenu un adepte de la méthode Coué. Ce matin, le président du Syndicat mixte a tenté de convaincre les journalistes présents qu’après avoir démarré au point zéro sa structure voguait désormais résolument vers des lendemains qui chantent.
Et Jean-Louis Francisque de se féliciter des 50 millions d’euros qui seront investis cette année dans des travaux d’équipement pour améliorer les réseaux d’alimentation en eau mais également l’assainissement.
Soit mais cet optimisme doit quand même être quelque peu tempéré. 11 communes de la Guadeloupe demeurent toujours soumises aux tours d’eau. C’est 4 de moins que l’an passé mais c’est toujours trop aux yeux des usagers concernés. Jean-Louis Francisque espère diminuer ce chiffre de moitié, d’ici à la fin de l’année mais sans garantie.
Le syndicat mixte compte aujourd’hui 178 000 clients. Seule la moitié acquitte ses factures. Une absence de recettes estimée à 45 millions d’euros. Ajoutez à cela 30 000 compteurs hors service et 3000 km de réseau qui continuent de fuir de toutes parts : 50 % de l’eau produite est perdue chaque jour
Et là, les ratios financiers apparaissent soudain beaucoup moins flatteurs.
En conséquence, l’Etat devrait accorder cette année une subvention de fonctionnement de 27 millions d’euros au Syndicat Mixte sous réserve que ce dernier signe une convention COROM, bref qu’il s’engage à respecter un certain nombre de règles de gestion et de gouvernance. Pour l’aider, l’Etat met également à sa disposition 6 experts pour une durée de 3 ans, renouvelable. D’aucuns y verront une mise sous tutelle qui ne dit pas son nom.
On a le sentiment d’un chantier sans fin, Eric, avec juste quelques progrès minuscules
Oui et c’est d’autant plus juste qu’il y a également l’assainissement. Là encore, les investissements annoncés sont colossaux. Tout est refaire ou presque. 15 des 17 stations d’épurations sont hors service ou dysfonctionnelle. 5 d’entre d’elles nécessitent une intervention urgente.
Bref, il va falloir du temps, beaucoup de temps et autant d’argent pour espérer un jour retrouver une situation normale