SMGEAG : moultes coupures, pour moultes raisons

Les multiples publications faites sur la page Facebook du Syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG) sont édifiantes et le reflet de la situation désastreuse du réseau de distribution de l’eau potable dans l’archipel.

Les chantiers sont nombreux, pour offrir à la population un service performant. Mais on en est encore loin, très loin.

Pas un jour sans coupure

En l’espace d’une semaine (si on ne s’intéresse qu’à ce laps de temps), il y a eu pas moins de 18 communiqués informant la population de perturbations, voire de manques d’eau, durant plusieurs heures ou plusieurs jours.
Elles sont dues à une "insuffisance de la production", une "intervention sur une unité de production", un "incident technique", des "travaux de raccordement (ou autre) sur le réseau", de "tours d’eau", une "obstruction de prise", ou une "casse sur le réseau".

Plusieurs sections et quartiers sont à chaque fois impactés. La liste des communes concernées est longue :

• Les Abymes, Pointe-à-Pitre, Sainte-Anne, Saint-Claude et Gourbeyre, le 17 mai ;
• Le Moule et Petit-Canal, le 18 mai ;
• Les Abymes, le 19 mai ;
• Baie-Mahault, Petit-Bourg, Sainte-Anne et Saint-Claude, le 20 mai ;
• Les Abymes, le 21 mai ;
• Les Abymes, Capesterre-Belle-Eau, Le Gosier, Goyave, Petit-Bourg, Terre-de-Bas, Terre-de-Haut, Le Moule et Pointe-à-Pitre, le 22 mai ;
• Saint-Claude, ce 23 mai.

Le comble est que "le retour progressif à la normale" ne se fait pas toujours ni à la date, ni à l’horaire indiqués.

Illustration des désagréments causés

Les habitants du quartier de Sergent, dans la commune du Moule, sont privés d’eau depuis maintenant 10 jours. Ils disent n’avoir obtenu aucune explication, quant à la cause de cette pénurie.

Cette situation, qui s'éternise, devient invivable pour les personnes concernées, contraintes d’user de toutes sortes de stratagèmes pour se laver, cuisiner, nettoyer leur intérieur et leur vêtement... bref pour toutes les usages pour lesquels l’eau est indispensable.

Renée Socrier témoigne du calvaire qu’elle vit depuis 9 jours :

On m’a confirmé que la panne était réparée et qu’il y a un autre problème que l’on ne trouve pas (...) Ça fait 9 jours et il va falloir payer la facture ! En attendant, j’ai ma belle-sœur qui m’emmène de l’eau, j’ai un ami qui habite à la campagne qui m’emmène de l’eau (...).

Renée Socrier, habitante du quartier de Sergent, au Moule

La municipalité a procédé à la distribution d’un pack d’eau par famille. Un effort appréciable, mais pas de quoi rendre la vie des victimes de coupures d’eau plus facile.