Temple hindou de Bois Lomard : un conflit de voisinage devient une affaire judiciaire

Depuis quelques mois, le torchon brûle entre un couple originaire du Sud de la France et le propriétaire d’un temple hindou, section Bois Lomard, à Sainte Anne. Les voisins ne s’entendent pas et une procédure judiciaire est en cours. Le temple est, aujourd'hui, menacé de démolition... 

Alors que le temple hindou de Bois Lomard, sur le territoire de la commune de Saint-Anne, est menacé de destruction, suite à une action judiciaire intentée par un voisin mécontent des dites nuisances subies, la communauté indo-guadeloupéenne entend se mobiliser, pour défendre sa liberté de culte.

Le conflit

Après 166 ans de présence sur cette terre de Guadeloupe, qui aurait pu penser qu'un jour, nous serions attaqués sur ce qui est pour nous le plus sacré NOTRE TEMPLE.

Les propriétaires du Temple Hindou de Bois Lomard, à Sainte Anne, ne souhaitent pas voir démolir cet édifice qui, régulièrement, accueille des fidèles et où sont célébrées des cérémonies rituelles. Mais auront-ils le choix ?

Un couple originaire de la région de Marseille, installé dans la section, non loin de l'édifice religieux, s'est plaint, auprès du procureur de la République de Pointe-à-Pitre, de la gêne occasionnée par le temple. 
Musique, chants, prières… pour ce couple, c’en est trop !

Bien entendu, cette plainte est synonyme, pour les Hindous, d'ouverture des hostilités. D'où la riposte qui se prépare.

Le volet judiciaire

Après un passage des gendarmes, sur le site, les propriétaires du Temple ont été convoqués au tribunal de Grande Instance de Pointe-à-Pitre, au motif "d’exécution de travaux non autorisés par un permis de construire". Les propriétaires du temple devront expliquer à la justice comment cet imposant temple indien a été construit, sans permis, sur un terrain classé agricole.

Dans cette affaire, entamée en janvier 2020, le temple est, donc, menacé de démolition.

A voir : la convocation en justice devant le tribunal correctionnel

Convocation au tribunal correctionnel - Temple de Bois Lomard

L'affaire pourrait être plaidée le 10 février 2021.

La riposte

Plus de 500 temples permettent aux Guadeloupéens d’ascendance indienne de pratiquer leur culte, dans l'archipel. Jusque-là, une certaine tolérance était accordée à leurs pratiques.
Les choses semblent désormais changer.

Mais les propriétaires du temple de Bois Lomard et plusieurs associations ont décidés de se battre.
Une marche non violente de contestation est prévue, le dimanche 7 février, à Saint-François.
Par ailleurs, une pétition contre la démolition de l’édifice tourne sur les réseaux sociaux, notamment sur la page Facebook du temple de Bois Lomard.

En s'attaquant au temple de Bois Lomard, cette famille semble ignorer qu'elle s'attaque au SACRÉ, à ce qu'il y a de plus important dans la vie d'un Hindou, après sa famille (...).

A cette violence qui est faite, aux Hindous en particulier et aux Guadeloupéens plus généralement (...), nous devons répondre par une attitude non violente, en signant et en faisant signer cette pétition.

Vous pouvez consulter ce document, dans lequel le GOPIO Guadeloupe et le propriétaire du temple rappellent l'histoire des Engagés Indiens de Guadeloupe :

Pétition non à la démolition du temple hindou de Bois Lomard

 

Une médiation ?

Les différentes parties engagées, dans ce conflit, devraient se rencontrer dans les prochains jours. Un moment d'échange à l'initiative du maire de Sainte-Anne, Christian Baptiste, qui suit ce dossier.
Pour autant, le volet judiciaire suit son cours.