Des barrages un peu partout en Guadeloupe qui obstruent le passage des automobilistes, c'est la situation qui prévaut en Guadeloupe depuis bientôt une semaine. Et au nombre de ceux qui ne peuvent pas circuler il y a les commerçants et ceux qui les approvisionnent, quand ils ne le font pas eux-mêmes.
Presqu'une semaine que cette crise qui ne s'était pas avertie, fait partie de leur quotidien. Pour la plupart, ce sont surtout les commerces de proximité, fortement sollicités en raison de la situation des routes et qui, progressivement, voient s'amenuiser leurs réserves sans pouvoir les renouveler.
Et les premiers signes de rupture de stock de produits à la consommation commencent à se faire ressentir. En Basse terre..les nombreux barrages rendent difficiles voire impossibles les livraisons. Pour pallier le manque de certaines denrées..les commerçants doivent redoubler d’ingéniosité pour s’approvisionner.
Voir le reportage de Thierry Philippe.
A Petit Canal, section Les Mangles, Rudy Guenier a une vision du terrain de la situation. Ses clients, ils l'ont connu avant même que lui ne sache marcher, quand la boutique était encore gérée par sa mère. C'est dire combien il peut être observateur de toutes les vagues socio-économiques du pays. Un indicateur de tendance, le fameux carnet d'antan et qui est toujours d'actualité dans sa boutique
Rudy Guenier, commerçant
Carburant au compte-goutte
L'autre domaine en souffrance c'est forcément celui de la distribution de carburants. Dépassée, la limitation à vingt litres de carburant par véhiculte et par personne (même si la vente en jérican reste interdite), les automobilistes n'ont pas manquer de se ruer sur les quelques stations qui peuvent encore assumer la distribution. Mais là aussi, l'approvisionnement des stations restent un vrai problème. Les camions citernes ne peuvent pas circuler sur toutes les routes de l'Archipel. De plus, le risque de croiser des barrages en feu limite encore plus leur déplacement.
Dans les section du Moule, les premiers camions de livraison sont parvenus hier à réapprovisionner plusieurs petits magasins dont les stocks commençaient à maigrir dangereusement. Seule ombre au tableau les stations-services : elles sont toutes vides dans le secteur. Rex est le gérant de celle de Portland. Il balance souvent entre ses craintes et ses espoirs.
Rex, gérant de station service
Et qu'ils soient dans les stations services ou dans les commerces de proximité, s'ils admettent que la crise leur a probablement rendu les clients du grand confinement, ils veulent malgré tout espérer en des jours meilleurs pour garantir la qualité du service qu'ils veulent offrir à leurs clients, fidèles ou conjoncturels