Tensions en Haïti, où des manifestations antigouvernementales ont éclaté dans plusieurs villes

Une femme passe devant des pneus en feu, incendiés par des manifestants, pour attirer l'attention sur l'insécurité du pays et exiger la démission du premier ministre - Port-au-Prince (Haïti) - 18/01/2024.
Alors que les gangs font la loi en Haïti, en particulier dans la capitale Port-au-Prince et dans sa périphérie, des manifestations ont éclaté, dans plusieurs villes du pays. Les personnes mobilisées réclament la démission du premier ministre Ariel Henry. La tension est à son comble, sur place.

On ne pensait pas cela possible, vu le niveau déjà atteint par la crise sécuritaire en Haïti mais, selon les sites d’information Loop et le Nouvelliste, une montée des tensions est actuellement observée dans la capitale haïtienne, mais aussi dans d’autres villes du pays, qui figure parmi les plus pauvres de la planète.

Hier (lundi 5 février 2024), des manifestants se sont soulevés dans plusieurs secteurs, pour réclamer le départ du premier ministre Ariel Henry. Des barricades ont été érigées et enflammées. La violence s’est une nouvelle fois exprimée par endroits.

C’est le cas dans des quartiers de Port-au-Prince, notamment à Canapé-Vert et Nazon, où des résidents ont été réveillés par des tirs.

La route d’accès à la ville des Cayes a été bloquée par des blocs de ciment. Idem, pour les itinéraires en direction de l’aéroport Antoine Simon et la côte Sud d’Hispaniola.
Les Cayes ressemblent à une scène de guerre, avec toutes sortes d’entraves à la circulation, sans aucune présence des forces de sécurité.

Dans ce contexte de défiance antigouvernementale, le spectacle est sensiblement le même à Gonaïves, à Cap Haïtien, à Hinche, à Miragoâne, dans plusieurs grandes villes du Nord-Est, ou encore à Jérémie.

Ici et là, des affrontements ont éclaté à coups de jets de pierres et de bouteilles.
Les élèves n’ont pas pris le risque de se rendre à l’école.
Pour la plupart, les enseignes commerciales et les institutions sont restées portes closes. C’est donc une bonne partie du pays qui est à l’arrêt et vit au rythme des tensions.

Trois jours de protestation sont annoncés, mais rien ne dit si les personnes mobilisées se tiendront effectivement à ce calendrier. Mi-janvier, il y avait déjà eu des manifestations pour exiger la démission du premier ministre (voir photo).