Chaque saison cyclonique est riche d'enseignements. Elle fournit des données précieuses qui permettent aux prévisionnistes de prendre du recul pour établir quelques tendances. Pour cette saison, il y a 5 points à retenir.
C'est la 6ème saison consécutive qui voit naître des ouragans de catégorie 4 et 5. Gonzalo en 2014, Joaquin en 2015, Mathew et Nicole en 2016. Au total, ce sont 16 phénomènes majeurs qui ont agité l'Atlantique ces six dernières années. S'ils n'ont pas tous touché terre, ils ont à chaque fois produit de lourds dégâts sur leur passage. Le record est détenu par Dorian qui est resté stationnaire 18 heures sur Grand Bahamas et les Abacos. Il y est passé de la catégorie 5 à la catégorie 3.
2. 10 ans pour une tendance sûre
Si les scientifiques commencent, doucement, à se prononcer sur l'impact du changement climatique, il faudra encore attendre quatre autres saisons pour établir de manière certaine l'augmentation de la violence des phénomènes cycloniques. "Dans les années 90, il y a eu un pic remarquable en 1995 puis les courbes se sont tassées. C'est pour cela qu'il faut attendre encore un peu pour établir de manière certaine le renforcement des phénomènes cycloniques sur la durée." explique Bruno Benjamin fondateur d'Ouragans.com
3. Doucement mais sûrement
Les phénomènes cycloniques semblent se déplacer plus lentement. Cela veut aussi dire qu'ils se renforcent plus rapidement. Et dans ce cadre, cette année établit quelques records. Iota, connue, pour nous, sous le nom de l'OT48, est passé de la catégorie 1 à la catégorie 5 en 21heures.
4. Certains préfèrent la mer
20% des phénomènes cycloniques restent en mer près des côtes africaines ou aux abords des Antilles. Leur impact sur la terre est alors indirect soit par les courants ou la marée. Cela ne veut pas dire qu'ils ne causent pas de dégâts. En septembre 2019, le remorqueur luxembourgeois Bourbon Rhode a croisé la route de l'ouragan majeur Lorenzo. Dans son appel de détresse, il signale 14 membres d'équipage. Le 28 septembre, au lendemain du signal, seuls trois marins furent repêchés.
5. Quels refuges en cas de submersion cyclonique ?
On craint le vent et les pluies diluviennes, pour autant, la forte montée des eaux due à la marée cyclonique peut produire de lourds dégâts. "Le cas de Dorian aux Bahamas doit nous faire penser qu'en Guadeloupe, la liste des refuges en cas de marée cyclonique n'est pas connue et encore moins actualisée." avertit Bruno Benjamin. Or, c'est un danger réel. Pour le cyclone 1928, la Place de la Victoire a été submergée sous plus de 3 mètres d'eau, qui ont permis à un voilier d'accoster sur la place de l'ancien tribunal.