Transport sanitaire : un bassin d’emplois pour futurs ambulanciers

Lundi 6 février 2023, Thierry Schifano, a débuté une tournée Antilles-Guyane. Le président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS) sera en Guadeloupe jusqu’au 10 février et, sur place, sa visite est ponctuée de plusieurs rencontres, notamment avec le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), le directeur de la Caisse générale de Sécurité Sociale (CGSS), le directeur du Centre hospitalier universitaire (CHU) et le directeur du Service d'aide médicale urgente (SAMU). 
Bien entendu, Thierry Schifano doit aussi échanger avec les professionnels du secteur sanitaire terrestre, à savoir les ambulanciers, et ceux en charge de la formation dans ce domaine.

Tous ces acteurs font le point sur les réformes à l’œuvre, dans le secteur et sur leurs répercussions, au niveau local. Les professionnels ont des craintes à ce sujet, comme le précise le secrétaire général du Syndicat interdépartemental Antilles-Guyane des entreprises de transports sanitaires (SIAGETS) :

La réforme des urgences hospitalières mise en place en début d’année et plusieurs autres mesures impactent déjà et impacteront prochainement le transport sanitaire dans les territoires ultramarins. Nous avons une pénurie d’ambulanciers, aux niveaux national et local. Ce sera un sujet d’importance qui sera évoqué, afin de mettre en place une stratégie de mise en valeur du métier et pour encourager les vocations.

Rosan Vincent, secrétaire général du SIAGETS (ITW : Chantal  Horn) 

Il manque 15.000 ambulanciers en France, tous territoires confondus.
L’archipel souffre aussi d’un manque important d’ambulanciers. La Guadeloupe compte entre 300 et 400 salariés du transport sanitaire. Il en faudrait près de 150 supplémentaires, pour répondre aux besoins locaux, de jour comme de nuit, selon le SIAGETS, qui entend rendre le métier attractif.

La stratégie, aujourd’hui, est de faire connaître le métier, de communiquer sur le métier, de montrer au quotidien ce que nous faisons sur le terrain, de vulgariser... ce par le biais de Pôle Emploi, de notre Institut de formation d’ambulanciers (IFA), pour que les jeunes puissent savoir que ce métier de transport sanitaire, ce métier d’ambulancier est un véritable sacerdoce qui leur permet de se mettre en valeur, mais aussi de venir au secours des services à la personne.

Rosan Vincent, secrétaire général du SIAGETS (ITW : Chantal  Horn) 

A noter que la profession a perdu 5 à 10% de sa masse salariale, à la faveur de la crise sanitaire et de l’obligation vaccinale.

Dans ce contexte, les entreprises doivent sur-mobiliser leurs personnels, pour pouvoir amortir la réforme, en vigueur depuis le 1^er janvier 2023. Très rapidement, il va leur falloir attirer de nouveaux candidats, en actionnant plusieurs leviers, dont celui du salaire éventuellement à revaloriser.

Thierry Schifano, le président de la Fédération nationale de la mobilité sanitaire (FNMS), était l’invité de Claude Danican, dans la chronique "La Grande Interview" de Guadeloupe La 1^ère, la radio, lundi 6 février 2023 :

La difficulté que nous rencontrions, c’est qu’il y avait du travail de jour, de nuit, du week-end... il faut que les entreprises s’organisent, tout en travaillant H24 (puisque la garde c’est aussi cela), il faut arriver à mettre une planification. C’est le travail que nous sommes en train de réaliser avec elles, pour dire : regardez, notre métier est compliqué, est peut-être mal rémunéré (on va voir la rémunération aussi). Mais la rémunération ne fait pas tout. Il y a aussi le cadre de vie. Il faut que le salarié soit bien dans l’entreprise.

Thierry Schifano, président de la FNMS