Ces derniers jours, les saisies de stupéfiants ont fait la Une de l'actualité dans le département. Nouvelles preuves, s'il en fallait, que la Guadeloupe est une plaque tournante de la drogue.
Des trafics qui se font également à l'aéroport Pôle Caraïbes. En 2023, 51 passagers au départ de Pointe-à-Pitre ont été interpellés pour transport illicite de produits stupéfiants.
C'est donc en suivant le dispositif mis en place en Guyane que Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a demandé à Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe, et à Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique, de renforcer les contrôles sur les deux territoires.
Ainsi, depuis le premier semestre 2022, les passagers souhaitant emprunter un vol au départ de Cayenne en Guyane font l'objet d'un contrôle à 100% avant leur entrée dans l'aérogare.
Une procédure destinée à intercepter les mules. Celles soupçonnées de participer à un trafic de stupéfiants font systématiquement l'objet d'un traitement judiciaire, ainsi que d'une interdiction administrative d'embarquer permettant de faire échec à leur projet d'acheminer des produits stupéfiants vers les Antilles ou le continent européen.
La méthode parfois décriée, notamment en raison des heures de retard engendrées par ces contrôles, produit des résultats selon les autorités. Depuis leur mise en place, le nombre de saisies de passagers transportant des stupéfiants en provenance de Guyane a chuté de 50%.
C'est donc pour compléter la couverture des flux illicites sur l'ensemble de la zone Antilles-Guyane et d'éviter le report de ces flux vers ou depuis Pointe-à-Pitre, que le ministre de l'Intérieur a demandé de procéder, chaque semaine, à un contrôle approfondi de 100% de passagers de certains vols ciblés au départ de Pointe-à-Pitre.
Les administrations de la police aux frontières et des douanes de Guadeloupe ont donc organisé, avec le concours des compagnies aériennes et du gestionnaire de l'aéroport, la montée en puissance de ces contrôles depuis le 4 mars dernier.
Un renforcement qui permettra d'augmenter le nombre de saisies et les actions d'entrave, "pour continuer à dissuader les réseaux internationaux de la drogue d'utiliser les plateformes aéroportuaires françaises de l'arc caribéen pour acheminer leurs produits stupéfiants vers le continent européen".