Comment les catastrophes climatiques impactent-elles les prix en Outre-mer ?

Supermarché à La Réunion
Des inondations aux tempêtes, la Banque de France a étudié l’impact sur l'inflation des catastrophes météorologiques qui ont touché les DROM de 1999 à 2018.

Le dérèglement climatique coûte cher. Très cher. Les catastrophes naturelles auraient coûté 310 milliards de dollars de pertes économiques dans le monde en 2024. Elles ont aussi une influence sur les prix. Mais mesurer cet impact est difficile, car les prix sont le fruit d’une combinaison de facteurs variés.

Pour mieux comprendre les liens entre catastrophes climatiques et inflation, la Banque de France a décidé de s’intéresser aux départements et régions d’Outre-mer. Zoomer sur ces territoires présente plusieurs avantages : ils sont fréquemment touchés par des évènements météorologiques extrêmes et, depuis plusieurs décennies, l’Insee produit pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et La Réunion un indice local des prix à la consommation.

L’étude de la Banque de France porte sur la période 1999-2018. Elle révèle que les catastrophes climatiques ont bien une influence sur les prix, mais limitée. "En Outre-mer, les catastrophes météorologiques accroissent les prix à la consommation de 0,5 points de pourcentage après deux mois", écrivent les auteurs. Mais cette moyenne cache de grandes disparités : en ce qui concerne les produits frais, la hausse des prix est de 11 points de pourcentage après deux mois.

Le Bouclier Qualité Prix retarde le choc

Cette différence s'explique facilement : alors que les produits frais sont majoritairement cultivés localement, les produits transformés sont souvent importés. La destruction des récoltes par un évènement climatique extrême (comme ce fut le cas à Mayotte lors du passage du cyclone Chido) impacte les prix des aliments en réduisant l'offre disponible, mais ne joue qu'à la marge sur les prix des produits transformés. 

Une parcelle dévastée par le passage du cyclone Chido

Le Bouclier Qualité Prix protège-t-il suffisamment les Ultramarins des effets des catastrophes naturelles ? Non, répond la Banque de France. Si grâce au Bouclier les prix n’augmentent pas au lendemain d'une catastrophe, après six mois "la hausse des prix est comparable avec et sans Bouclier Qualité Prix". Le dispositif retarde donc la hausse des prix, mais ne l'empêche pas.