Un nouveau report des élections régionales, mais peut-être pas le dernier, pour Pierre-Yves Chicot, maître de conférence en droit public

Le Premier ministre Jean Castex s'est prononcé mardi pour "le maintien" des élections régionales en juin, mais une semaine plus tard, soit les 20 et 27 juin, lors d'un discours devant l'Assemblée nationale. Pour Pierre-Yves Chicot, ce nouveau report pourrait en cacher un autre.

"Un décret en Conseil des ministres interviendra dès la semaine prochaine pour fixer les élections aux 20 et 27 juin au lieu des 13 et 20 juin", a déclaré le chef du gouvernement avant un débat et un vote consultatif des députés.

Une semaine de campagne = une semaine de vaccination de plus, pour Jean Castex

Le chef du gouvernement a fait observer qu'une majorité des maires, consultés ce week-end, s'étaient prononcés en faveur de la tenue du scrutin en juin : "Je prends acte d'une forte orientation pour le maintien de ces élections en juin, ce qui rejoint la position de principe du Gouvernement".
"Le maintien, malgré les contraintes et les difficultés liées à la mise en oeuvre des mesures de protection qui s'imposent. Le maintien, dans des conditions que nous devons cependant aménager pour mieux concilier ces différents impératif", a-t-il plaidé.
Jean Castex a en outre défendu le décalage d'une semaine du scrutin, "pour nous donner le temps utile".
"Certes, ce n'est qu'une semaine, mais une semaine de campagne supplémentaire, une semaine de vaccination en plus, soit au moins 2 millions de personnes vaccinées: une semaine de préparation en plus, cela compte", a-t-il ajouté.

Et c'est bien là que réside la surprise, pour Pierre-Yves Chicot, interrogé par Christelle Théophile et Olivier Duflo. Selon le maître de conférence en droit public, ce délai pourrait peut-être en cacher un autre...

 

En Guadeloupe, la société civile, actrice de la vie publique

Les conséquences de ce nouveau décalage pourrait démobiliser les électeurs, qui pourraient "bouder les urnes" indique Pierre-Yves Chicot. Ou au contraire, l'effet inverse peut se produire sous la forme d'un "sursaut magistral" des votants, pour "formaliser un acte de contestation". 

Par ailleurs, au niveau politique local, il est difficile de savoir à qui pourrait profiter ce scrutin repoussé, explique le maître de conférence. D'autant plus que petit à petit, organisations et associations s'invitent dans le débat public. La société civile s'implique davantage. 

Le Premier ministre a encore proposé diverses mesures pour la bonne tenue du scrutin : faciliter la vaccination des assesseurs ou généraliser l'ouverture des bureaux jusqu'à 20 heures.
Le scrutin avait déjà été reporté de mars à juin en raison de la crise sanitaire, comme l'avait proposé l'ancien président du Conseil constitutionnel Jean-Louis Debré dans son rapport remis au gouvernement à la mi-novembre.
Un débat et un vote consultatif sont également prévus sur la question jeudi au Sénat.